Il va où il veut. Où sa sensibilité artistique le mène. A propos du du compositeur, réalisateur, acteur et scénariste canadien Lewis Furey, on peut évoquer un parcours atypique, un itinéraire pluriel qui ne tient compte ni des codes, ni des normes. Il suit tout simplement son inspiration.
Son chemin d’homme libre est balisé par les rencontres, parfois inattendues, souvent déterminantes et inspiratrices. L’oeuvre de Johannes Brahms l’a ainsi percuté. Il l’explique dans ses notes: « Comme la matière est aspirée dans un trou noir, je suis avalé par Brahms. Je traverse l’horizon des événements et je me retrouve instantanément et simultanément en train de naître à Hambourg le 7 mai 1833, de mourir à Vienne en 1897 après avoir écrit quelque 200 chansons, et en train de vous écrire ces quelques mots, dans mon loft, en 2017, à l’âge de 183 ans. »
« Une compilation des meilleurs hits »
Aspiré, avalé, hanté…alors Lewis Furey joue depuis longtemps des lieder de Brahms. Pour sa femme, pour ses enfants, ses amis…Finalement, il choisit de les porter jusqu’à la scène avec un insatiable appétit, une gourmandise manifeste. Pour ce spectacle, hors des sentiers battus, il retient seize lieder qu’il interprète très librement. Dans ses notes, Lewis Furey explique son choix« On me demande parfois comment j’ai choisi un lied parmi tous ceux que Brahms a écrits. Je ne les ai pas encore tous étudiés, mais je sais que j’ai un net penchant pour les tubes. Je lis des livres de musicologie, je regarde les pochettes des disques et les vidéos sur YouTube des grandes stars du chant classique. Je vois les lieder que tout le monde enregistre, que tout le monde chante, que tout le monde connaît. On pourrait dire, si on veut, que ce concert est une compilation des meilleurs hits »
Interprétation libre
Lewis Furey mêle ainsi chant (en anglais) et monologues (en français) dans lesquels il se confie et joue d’une confusion entre la vie de Brahms et la sienne. Il intègre aussi, au gré des thèmes abordés, quelques «pop-songs » au programme (Elton John, Paul McCartney…). Aux mélodies empreintes de passion et de romantisme, s’ajoutent des touches d’humour que l’interprète manie délicatement pour faire entrer en toute complicité dans son monde. Une interprétation de Brahms somme toute iconoclaste mais infiniment respectueuse et sensible.
« Haunted by Brahms », mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 mars à 20h30 à la Maison de la Culture, salle Boris-Vian. Spectacle proposé par la Comédie de Clermont scène nationale.
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