Festival de cinéma de genre, l’Étrange Festival se déroule Paris et possède une déclinaison à Clermont.
Des films « étonnants, atypiques, bizarres… » issus de tous les genres sont projetés chaque année, du fantastique au drame, de l’horreur au conte pour enfants en passant par le documentaire. L’idée de ce festival est née du constat qu’il est difficile d’accéder à un cinéma considéré comme « différent ». Certains films produits ne sont parfois jamais projetés en salle, ni même sur les plateformes numériques. Pourtant, ce cinéma révèle de nombreuses œuvres de qualité qu’il faut montrer à tout prix dans les meilleures conditions, c’est à dire en salle et sur grand écran.
7 Jours à Clermont a décidé de renforcer son soutien à l’Étrange Festival Clermont, en lui offrant la visibilité nécessaire à une mise en lumière d’une programmation bien éloignée des standards marketing du cinéma business. Ce soutien se matérialisera par plusieurs articles permettant de plonger dans l’univers de ces cinéastes et de ces programmateurs qui travaillent « différent ».
Cyrille Rouel, est président de l’association la Boîte Noire, qui porte le festival et Joël Caron son secrétaire. Tous deux sont aussi programmateurs de la déclinaison clermontoise de l’Étrange Festival.
7 Jours à Clermont : Comment à démarré l’aventure de l’Étrange Festival ?
C. R : Ça commence en 1993 à Paris. C’est un festival qui va croître d’année en année, qui va prendre énormément d’importance au point de devenir un gros festival français aujourd’hui, repéré à l’international.
7JàC : Et depuis Clermont sa programmation vous attirait ?
C. R : : On s’est toujours intéressé à l’Étrange Festival en tant que spectateurs… on bavait dessus à l’idée de pouvoir y aller, mais Paris c’est pas forcément simple. En 2007 Avec Joël et Xavier Fayet qui est clermontois mais qui était déjà l’attaché de presse de l’Étrange Festival Paris, on voulait, nous aussi, montrer à Clermont des films très peu connus. Xavier nous a mis en rapport avec Frédéric Temps (ndlr, Délégué général du festival parisien), on a monté une programmation blanche pour montrer ce que l’on voulait faire et il a validé totalement. On a commencé à travailler sur cette base.
7JàC : Entre l’idée et la première édition, il s’est pourtant écoulé beaucoup de temps…
J. C : Le festival devait avoir lieu au Rio, car nous étions était très copains avec Nora Dekhli, lié avec elle, humainement mais aussi par rapport au travail qui était fait au Rio depuis 12 ans. On a travaillé sur notre base et finalement cela ne s’est pas fait pour des raisons que l’on va qualifier de politique.
Cyrille : On a mis le projet de côté. Je me suis installé à la campagne car j’avais besoin de partir de Clermont, le festival est passé sous le tapis quant à Joël, il est parti vivre en Chine…
7JàC : Même sous le tapis, l’idée n’était finalement pas morte.
C. R : Je reviens à Clermont en 2014 et je croise Stéphane Haddouche (ndlr : club cinématographique universitaire et Festival du court métrage) que je connaissais un peu à l’époque. Il me propose de travailler sur Ciné Fac et l’idée de l’Étrange Festival ressort. Finalement, on lance la première édition en 2017 et Joël nous rejoint en 2020 à son retour de Chine.
7JàC : Mais avant l’édition clermontoise, il y avait déjà eu des projections Étranges.
C.R : Oui, en fait il y a une histoire un peu plus longue entre Clermont et l’Étrange Festival. Il y avait déjà, au Rio des Étranges Séances durant le Festival du court métrage. Elles avaient énormément de succès. Deux grosses séances était organisées, elles étaient systématiquement pleines avec du monde qui restait dehors. Cela s’est arrêté avec le départ de Nora et l’on a repris l’ étrange sur le conte de Ciné Fac. On clôturait tous les ans la programmation fin avril, début mai par une Carte blanche à Frédéric Temps de l’Étrange Festival. Cela a duré jusqu’à ce qu’on lance notre festival.
7JàC : Mis à part Paris et Clermont, le festival est-il décliné dans d’autres villes ?
C.R : Il y a eu des Étranges Festivals à Lyon, à Strasbourg, à Nantes à Caen… et aujourd’hui il n’y a plus que Paris et Clermont. En fait, les villes ont tiré ce qu’elles devaient tirer de leurs partenariats avant de créer leurs propres festivals. Nous, on a refusé cela parce qu’on savait que Fred Temps avait été marqué par ces festivals extérieurs qui s’étaient servi du nom comme marchepied, pour ensuite exister sous leur propre nom.
7JàC : L’équipe de Paris vous impose des choses ?
C. R : On ne travaille pas ensemble dans le sens où nous sommes indépendants. Nous sommes libres de nos choix, avec notre vision, mais on a le devoir de garder l’esprit tout comme le logo et la typographie. Tous les ans, on envoie l’affiche et la programmation à Fred qui, entre guillemets, valide de manière informelle. Mais on a absolument rien d’imposé si ce n’est de garder l’esprit. D’ailleurs, tous les ans, on se retrouve forcément avec trois ou quatre films qui sont eux aussi programmés dans le festival qui a lieu à Paris en septembre.
7JàC : Vous avez su préserver de bonnes relations ?
J. C : On a de très bons rapports avec l’équipe de Paris. Ces relations nous donnent l’occasion de rencontrer les réalisateurs de certains films qui nous intéressent, de voir s’ils peuvent aussi venir à Clermont. On rencontre régulièrement cette équipe, notamment quand elle vient sur le festival du court-métrage.
L’Étrange Festival Clermont, VIIe édition du 5 au 12 novembre 2024, au Ciné Capitole, place de Jaude, une manifestation soutenue par 7 Jours à Clermont.
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