La transition écologique semble enfin en marche dans la métropole clermontoise. Il faut dire que l’attente citoyenne se fait de plus en forte comme l’ont prouvé plusieurs projets verts déposés dans le cadre de l’opération Budget participatif de la Ville de Clermont. L’Archipel des Salins, qui fait partie des 32 projets retenus, va commencer à prendre forme d’ici la fin du mois de novembre place Gambetta, plus connue sous le nom Place des Salins. Le dossier est porté par l’association Terra Preta dont l’objet est de proposer un maillage de lieux conviviaux autour de la collecte des biodéchets. Les “archipels”, sont des sites centraux regroupant les activités de l’association, à savoir, formations, jardinage, ateliers, compostage et surtout zone de dépôt des biodéchets. Le site des Salins va faire office de prototype avant l’éventuelle implantation d’un maillage dans tout le centre ville et même au-delà puisque la ville mais aussi la métropole soutiennent l’initiative.
Un lieu de dépôt pour les particuliers et les professionnels
L’Archipel, dont la mise en service est prévue au printemps 2021, comprendra un jardin ouvert au public de 450 m² et un bâtiment de 111 m² dédié à la collecte des biodéchets et aux activités. Les particuliers et les professionnels pourront venir déposer volontairement leurs biodéchets (en milieu urbain, essentiellement les épluchures de fruits et légumes), les matières sèches comme les cartons non imprimés et les litières biodégradables. Une expérimentation sera également lancée auprès des collectivités et cafés/restaurants pour la récupération du marc de café, excellent substrat pour les champignons dont la culture est prévue place des Salins. Si l’activité de l’Archipel rencontre un vif succès et que les quantités collectées deviennent trop importantes, une partie des matières sera envoyée vers une unité de méthanisation pour être transformée en énergie.
Le traitement des biodéchets encadré par la loi
La généralisation du tri à la source des biodéchets est une obligation prévue depuis la loi de transition énergétique de 2015. Réaffirmée en 2018 par une directive européenne, elle devra être effective d’ici fin 2023. Le traitement de ce type de déchet pose évidemment des problèmes en zone urbaine où il est difficile, parfois impossible, pour des questions de place dans les immeubles anciens, d’ajouter un troisième type de bac. Pour la Ville de Clermont et la Métropole qui financent le projet à hauteur, respectivemen,t de 20 000 € TTC et 244 680 € HT, le partenariat avec Terra Preta est une excellente opportunité pour tester la solution des point d’apport volontaire dans les quartiers. Restera à travailler la pédagogie auprès des habitants dont certains ont déjà beaucoup de mal avec le tri. Quand aux professionnels et les collectivités gros producteurs de biodéchets, ils ne pourront pas s’y soustraire face une législation contraignante.
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