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Chaufferie de la Fontaine du Bac / Photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont
Vie publique

Les ordures incinérées à Puy-Long chauffent désormais les immeubles de La Fontaine du Bac

1000 logements assemblia et le centre commercial du quartier clermontois La Fontaine du Bac sont désormais alimentés en chauffage et eau chaude produits grâce l'incinération des ordures ménagères.

Durant de trop nombreuses années, on a considéré les déchets comme une matière inerte, tout juste bonne à être stockée soit dans des trous, soit sur des montagnes qui prenaient quotidiennement de l’altitude. Ce fut longtemps le cas à Puy-Long ou les camions poubelles déversaient les détritus clermontois dans ce que l’on appelait la décharge. En 2003, fut annoncé la construction de l’incinérateur départemental au pied de la montagne d’ordures, un projet qui donna lieu à d’interminables débats avec des opposants persuadés qu’il allait empoisonner l’air de l’agglomération. Aujourd’hui intégré à Vernea, pole multifilières de valorisation des déchets, cet incinérateur est devenu un producteur de chaleur qui génère, chaque année, 66 000 mégawatt/heure d’énergie thermique et commence à alimenter le réseau de chaleur Clauvaé de la métropole. Son extension a nécessité l’éventration de nombreuses rues mais, désormais, il alimente le quartier de La Fontaine du Bac.

Site Vernéa / Photo VALTOM
Site Vernéa / Photo VALTOM

Un an de travaux pour raccorder La Fontaine du Bac

« La première étape a été de tirer le réseau depuis l’incinérateur, des travaux débutés en novembre 2022 pour une livraison en novembre 2023, donc une année de travaux pour étendre le réseau depuis l’incinérateur jusqu’au Cézeaux, Lafayette et toutes les artères où nous sommes passés ces derniers mois » explique Jean Levézac, directeur de travaux de la société Idex pour Clauvaé. « Ensuite il a fallu modifier les équipements au sein même de La Fontaine du Bac. On a retiré une chaudière pour faire de la place et, en lieu et place, on est venu mettre l’équipement qui permet de récupérer la chaleur du réseau Clauvaé et de la redistribuer dans les immeubles du bailleur assemblia ». Depuis la construction du quartier, la sous-station était équipé 100% gaz. Sur les trois chaudières, deux ont été conservées pour assurer le secours en cas de besoin ou de problème sur le réseau.

Modifier l’installation tout en gardant la sous-station en activité

« Le challenge a été de garder le site en activité, donc de fournir de la chaleur et de l’eau chaude aux habitants, tout en installant les nouveaux équipements. Les habitants ne verront pas la différence puisque le système de distribution dans les immeubles reste le même. Pour eux c’est transparent » reprend Jean Levézac. « D’une manière plus générale sur le réseau Clauvaé, il y a aujourd’hui une vingtaine de copropriétés déjà raccordées et tout le campus des Cézeaux. Avec les températures que l’on a actuellement et qui sont extrêmement douces, on est à 100% de fourniture via l’UVE (Unité de Valorisation Énergétique) et il y a encore de la réserve pour fournir d’autres sites. Si toutefois on a besoin de produire plus, on a totalement rénové la chaufferie des Cézeaux qui est désormais intégrée au réseau et on est en capacité de fournir le complément avec du gaz. Lissé sur un an, cela représentera près de 70% d’énergie renouvelable UVE et 30% gaz. Depuis le mois de novembre ont est resté à 100%. La rigueur climatique influencera les pourcentages, le max étant 32%, mais l’objectif est de chercher le 100%. »

6 mois d’embêtements pour 25 ans

« Clauvaé a été monté pour un projet identifié après une consultation lancée par la métropole sur ce réseau de chaleur précisément, qui alimentera en gros, Saint-Jacques, Oradou, Lafayette, Etienne Dolet, La Fontaine du Bac, plateau des Cézeaux avec tout le campus le CHU et qui pousse jusqu’à Beaumont en passant par le quartier du Masage jusqu’à la mairie » explique Rémy Chabrillat, adjoint au maire de Clermont en charge de l’énergie, président de Clauvaé « On récupère un certain nombre de bâtiments au passage avec beaucoup de logements sociaux puisque le bailleur assemblia doit avoir 3 500 logements sur La Fontaine du bac et Saint-Jacques. C’est aussi des copropriétés, des bâtiments publics dont le CHU qui est un consommateur important, comme l’Université. Il n’est pas exclu que le réseau puisse s’étendre et évoluer ce qui posera d’autres questions puisqu’il nécessitera à un moment donné d’avoir d’autres sources d’énergie, une fois toute l’énergie que peut fournir le Valtom consommée » (ndlr : gestionnaire de Vernéa). Le gros des travaux de ce réseau sera achevé en 2024 et tout sera terminé en 2025 annonce Rémy Chabrillat « On est conscient de l’effort que ça implique, on remercie les habitants pour leur patience. Ce qu’on veut leur dire aussi et que l’on sait depuis le début de ce projet, c’est 6 mois d’embêtements pour 25 ans, c’est le contrat que l’on a avec Idex, pour une énergie renouvelable, locale, avec des prix maîtrisés, beaucoup plus stables car ne dépendant pas des variations erratiques du cours du gaz. Un réseau de chaleur c’est un outil d’efficacité parce qu’on mutualise les usages et les outils de production. C’est un outil qui permet de valoriser massivement des énergies renouvelables, comme la biomasse ou l’énergie de l’incinérateur que l’on ne pourrait pas aller chercher pour un seul bâtiment. »

Quelques chiffres :

– La capacité totale de chauffe de la sous-station de La Fontaine du Bac permet de fournir chauffage et eau chaude sanitaire pour près de 1000 logements, le centre commercial et bientôt la Maison de quartier.
– Le réseau Clauvaé alimente déjà 4 500 équivalents-logements
– Fin 2024, il développera 33 km et alimentera plus de 10 000 équivalents logements.
– Il permettra d’éviter l’émission de plus de 14 000 tonnes de CO2 par an.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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