Un peu comme Obélix tombé dans la potion magique, Jean-François Thomas est lui tombé dans le café quand il était petit. Son père tenait alors les Cafés Thomas, à Ballainvilliers, en plein centre de Clermont-Ferrand. Une boutique héritée de son père, et qui était entrée dans la famille en 1929. Le grand-père de Jean-François avait alors pris la suite d’Auguste Vore qui avait fondé l’établissement en 1895.
Jusqu’à 800 points de vente
Jean-François raconte : “En 1945 mon grand-père a fait installer le premier torréfacteur à café de la région, combustible au coke. Des prisonniers allemands l’ont monté de la gare de Clermont à ici. La machine, qui pouvait torréfier 70 kg de café d’un coup, a fonctionné jusqu’aux années 2000. Mon grand-père, mort en 1952, n’aura pas connu l’essor des cafés”. C’est le père de Jean-François qui développe la petite entreprise familiale et fournit de nombreux cafés et brasseries. Nantes, Paris, Dijon : jusqu’à 800 points de vente sont alimentés en café Thomas. En 1977, après des études de droit, Jean-François reprend le flambeau familial. Un peu plus tard, il se recentre sur la vente au détail, car confronté à de grands groupes de boissons. “Café Thomas, cafés sympas”, cette petite phrase inscrite sur la vitrine de l’établissement est sortie de l’imagination de Jean-François : “je cherchais un slogan. Je voulais parler de l’importance du service et de l’accueil”.
Bientôt la retraite pour Jeff
Sa soeur Marie-Pierre a rejoint la boutique en 1978. C’est elle qui produit le café tous les matins. Elle explique : “On reçoit le café vert du Havre. Dans la chambre d’attente, on monte à 200 degrés. Il faut que ça soit toujours en rotation sinon ça brûle comme du blé. On descend le café, il change de couleur et la température baisse. Il faut obtenir une couleur robe de moine. Puis, la ventilation casse le froid et la sonnette retentit : cela amuse les clients. Suivant le vent, on a des odeurs de café jusqu’à Jaude ou à la Victoire!”. Charlène et Alexandre, les enfants de Marie-Pierre ont rejoint l’aventure familiale. Impossible d’échapper à son destin! Quant à Jean-François, alias Jeff, il prendra sa retraite en 2019. Il va davantage se consacrer à une autre de ses casquettes, celle du président du club de Clermont basket et de ses 260 licenciés.
Commenter