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London Bus, Philippe Grit
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Les bus londoniens de Philippe, une touche anglaise près de Clermont

À Saint Amand Tallende, Philippe Grit propose la location de bus londoniens pour des événements. De quoi charmer clients et curieux.

Ceux qui sont passés, même une fois, par cette légère courbe à Saint Amand Tallende, n’ont pas pu les louper : sous un toit pour les protéger de la pluie, du vent et de la neige, une petite dizaine de bus londoniens, reconnaissables à leur célèbre couleur rouge, patiente.

Pour connaître la raison de cet attroupement atypique, il suffit de demander à Philippe Grit, puisque ces véhicules lui appartiennent. Enfin, à sa société, qui porte un nom plutôt explicite : London Bus. « Avant, c’était Publibus, mais on a changé en 1992 », se rappelle le chef d’entreprise avant de préciser qu’il propose aux particuliers et professionnels de louer ces bus, un peu encombrants, mais qu’on remarque de loin. « C’est plutôt des entreprises qui veulent faire des campagnes de communication ou mettre en place des boutiques éphémères, glisse le Vendéen d’origine. C’est pratique, parce qu’il y a de la place et un étage. »

Un food truck qui fait forte impression

C’est d’ailleurs pour un projet de ce genre que lui-même a mis la main sur un bus londonien la première fois. « C’était en 1979, on voulait faire des saisons en food truck », sourit Philippe.

Avec son beau bus rouge pétant, Philippe commence donc à parcourir la France. Et il rencontre un beau succès. « Les gens qu’on croisait nous disaient que notre car était splendide, et qu’ils en voulaient un comme le notre. » Une idée germe alors dans la tête du Vendéen : et s’il proposait de louer des bus londoniens ? Il finit par mettre son food truck de côté, et se lance. Mais pour ça, il fallait s’en procurer d’autres.

Heureusement, mettre la main sur ces véhicules iconiques n’est pas si compliqué. « Quand ils sont obsolètes, la société qui les gère (London United ndlr) s’en débarrasse. » Et des clients, il y en a. Surtout de l’autre côté de la Manche. « Les Français en sont très fans, ils font partie de ceux qui récupèrent beaucoup de bus exportés. »

A la recherche des bonnes affaires

Sauf que mine de rien, avec leurs presque 10 mètres de long, 2,5 de large et 4,5 de hauteur, ces gros bébés sont encombrants et ça peut-être compliqué de faire avec en cas de changement de vie. « Il y avait par exemple ce Français qui avait un bus londonien qui partait en Australie… », commence Philippe.

Sans surprise, c’était un peu compliqué de le caser dans la soute de l’avion. Du coup, il fallait trouver un acheteur. Pour le plus grand bonheur du Vendéen, qui a ainsi pu étoffer sa flotte. Au fil des années et des bons coups de ce genre, le chef d’entreprise est parvenu à rassembler onze véhicules. « Ils n’étaient pas tous en état de rouler par contre », précise Philippe. Dans ce cas-là, il les répare lui-même, « il n’y a pas la place dans un garage » s’amuse-t-il. Mais au final, ce n’est pas si dur, et il est parvenu à « apprendre sur le tas », grâce à l’aide d’un ami « directeur de garage sympa » qu’il a rencontré.

London bus, Philippe Grit

60 km/h pour ces bus londoniens, pas plus

Avec les mains expertes de Philippe, les bus retrouvent donc une seconde jeunesse, et peuvent rouler. Mais pas bien vite. « Ils ont une vitesse de croisière de 60 km/h », assure Philippe, ce qui ne les rend pas faciles à conduire pour autant, entre leur poids, leur taille et le fait que la plupart n’ont même pas la direction assistée. Mais pas de panique, « quand on nous loue un bus, on fournit un conducteur avec », explique le chef d’entreprise.

Et les clients ne sont d’ailleurs même pas supposés lancer le moteur de la grosse bête. Ce qui n’empêche pas l’activité de Phillippe d’avoir pas mal de succès. D’ailleurs, pendant l’interview, deux touristes allemands à vélo ont profité que la grille soit ouverte pour prendre la pose devant l’un des bus. Chez les plus jeunes, c’est « la sortie d’Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban » en 2004, avec cette scène où le héros traverse Londres toute vitesse dans un de ces fameux bus qui a marqué les esprits. « Çà a fait redécoller la popularité chez les jeunes qui l’ont vu à la télé. »

Malheureusement, un autre état de faits contrebalance ces bons points niveau popularité : la lutte contre le réchauffement climatique. « Il y avait une marque qui voulait faire une tournée, mais avec des bus propres. » Ce qui n’est pas le cas de ceux de Philippe, pour la plupart imaginés à une époque où ce genre de préoccupations n’étaient pas à l’ordre du jour. Mais au final peu importe. Pas besoin de rouler pour que leur couleur et leur forme si caractéristiques fassent sourire dans la rue. Et c’est ce qui compte non ?

À propos de l'auteur

Wilhem Lelandais

Diplômé d’une licence professionnelle option web à Lannion en 2017, Wilhem Lelandais a multiplié les expériences dans le journalisme, aussi bien en presse locale à Actu.fr que dans des médias plus spécialisés (HandAction ou Basketinfos). Est actuellement en Master Histoire, Civilisation et Patrimoine à Clermont-Ferrand.

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