Basculement de siècle. L’an 2000 qui surgit au détour d’une nuit passablement arrosée. C’était avant-hier… Et nous voilà déjà parvenus en 2020. Vingt ans : le temps d’une génération, d’une jeunesse…c’est dire si le XXIe siècle est sérieusement entamé, désormais.
A partir d’un certain âge, le temps passe plus vite, entend-on fréquemment. Une affirmation qui, évidemment, ne répond à aucune réalité scientifique- à moins qu’un éminent spécialiste ne nous démontre le contraire. Mais elle correspond bien à un ressenti, à des impressions largement partagées. Il est vrai que suivant les séquences de l’existence, la notion de temps s’imprime différemment. Et plus l’on avance dans son itinéraire personnel, plus l’impression que les années sont courtes se manifeste en même temps que l’horizon se rétrécit. Et pas simplement parce que la vue baisse…
Accélérateur de temps
Jeunes, les trois mois de vacances estivales (le bonheur…) dont nous bénéficions alors nous semblaient une douce éternité quand un trimestre, aujourd’hui, nous paraît une courte séquence, presque une parenthèse. Bref, la notion de temps est fluctuante selon étapes de l’existence. Mais cette relativité peut dépendre d’autres paramètres. Exemple : l’intensité des journées ou l’intérêt de son propre emploi du temps. J’ai même connu, dans mon entourage, des personnes qui avaient l’art d’accélérer le temps quand d’autres rendaient les heures longues et insipides. S’ennuyer est peut-être la recette la plus sûre pour avoir le sentiment de vivre longtemps.
Mécanismes psychologiques
Bizarrement, un mois de vacances au grand air passe toujours plus rapidement qu’une même période besogneuse, arque-bouté devant son ordinateur, dans la pénombre d’un bureau …Et les mois d’hiver, emmitouflés, obscurs et grelottants nous semblent plus longs que ceux d’été, lorsque les nuits sont courtes, les fenêtres ouvertes et les terrasses des cafés bondées … La notion de temps personnel doit aussi répondre à des mécanismes psychologiques et mentaux.
Le siècle a vingt ans. Bel âge, assurément. Celui où tout semble possible… Mais le monde, lui, est plus vieux, beaucoup plus vieux. Et il charrie son lot de problèmes, de conflits, d’iniquités, de périls, de solitudes et d’angoisses. Et face à la douleur, le temps est souvent la meilleure des thérapies.
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