Ce fut la toute dernière œuvre de Jean-Luc Lagarce, auteur décédé en 1995. Le pays lointain, terminé quinze jours simplement avant sa mort, apparaît ainsi comme une pièce testamentaire. Elle raconte un ultime retour sur les lieux de l’enfance, décrit le voyage d’un homme qui se sait condamné. Un voyage au cours duquel se mêlent passé et présent. Cet homme n’est-il pas le double de l’auteur? Le texte, sorte de traversée de deux décennies, met ainsi en présence les deux familles dans lesquelles Jean-Luc Lagarce s’est construit: la famille génétique, père, mère, frères et sœurs, et la famille choisie au fil des rencontres et des aléas de l’existence.
Après Monsieur de Pourceaugnac
Comédien, pensionnaire de la Comédie Française depuis 2005, Clément Hervieu-Léger est aussi metteur en scène de théâtre et d’opéra. Il co-dirige, avec Daniel San Pedro, la Compagnie des Petits Champs, basée en Normandie. Après avoir adapté la comédie-ballet Monsieur de Pourceaugnac, il met aujourd’hui en scène Le pays lointain de Jean-Luc Lagarce.
« Convoquer nos fantômes »
« Monter Le Pays Lointain dans son intégralité nous oblige à interroger et accepter cet autre temps fait de longueurs, de langueur, d’ellipses et de brusques fulgurances. C’est faire du théâtre le lieu même du mouvement introspectif et du questionnement nostalgique. Chacun a son pays lointain. Ainsi le théâtre de Lagarce nous permet de convoquer nos fantômes pour raconter notre propre histoire » estime Clément Hervieu-Léger. Dans un décor urbain, une palissade de béton au pied de laquelle rouille une voiture, Le pays lointain devient le lieu des retrouvailles et des adieux, un carrefour de personnages et d’histoires à l’heure du crépuscule et un voyage au bout de la vie.
Vendredi 25 janvier à 19h30 et samedi 26 janvier à 17h à la Maison de la Culture de Clermont (salle Jean-Cocteau) dans le cadre de la saison de la Comédie de Clermont scène nationale.
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