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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

La colère après l’effroi

L'assassinat de Conflant-Sainte-Honorine n'a malheureusement rien d'un acte isolé. Au-delà des beaux discours, l'Etat est-il vraiment décidé à réagir ?

Le 26 juin 2015 à Saint-Quentin-Fallavier, dans le département de l’Isère, Hervé Comara était décapité par un certain Yassin Salhi, un homme parti quelques mois plus tôt effectuer le djihad en Syrie. Cinq ans plus tard, c’est la tête d’un professeur qui est tombée, au nom de l’islam radical. Samuel Paty n’avait que le tort de croire en la liberté d’expression. Entre-temps, évidemment, la France a été endeuillée à de nombreuses reprises. Et toujours pour les mêmes raisons.

Face à l’assassinat du professeur à Conflans-Sainte-Honorine, la secrétaire d’Etat à la Jeunesse et à l’engagement, Sarah El Hairy, a réagi au micro d’Europe 1 : « le plus important, après cet événement, c’est que les rassemblements de Français aient lieu pour faire face à l’obscurantisme. »  Des rassemblements, comme le 11 janvier 2015, au lendemain de l’attentat perpétué dans les locaux de Charlie Hebdo. De telles mouvements d’indignation et de solidarité sont peut-être sains et naturels. Mais de toute évidence, ils ne feront en rien reculer une idéologie qui se propage.

L’indignation et après ?

C’est désormais de fermeté véritable, de décisions concrètes, d’actions musclées que la société française a besoin et non de laxisme et d’angélisme. Si le Chef de l’Etat a été prompt pour déclarer la guerre à une épidémie, on attend de lui qu’il soit au moins aussi velléitaire face à cet intégrisme qui n’hésite pas à frapper la France, en particulier, et l’Europe, en général. Un péril qui ne date pas d’hier. Et qui ne s’éteindra pas avec l’arrivée d’un vaccin.

Scepticisme

Moins organisé, peut-être, qu’il ne le fut il y a quelques années, le danger est maintenant partout, diffus, indistinct. Et donc de plus en plus difficile à contrôler. Selon le Ministère de l’intérieur, une trentaine d’attentats aurait été déjouée depuis 2017. Ce qui n’a rien de très rassurant. On sait aussi que plusieurs centaines de détenus terroristes islamistes et d’autres détenus de droit commun susceptibles de radicalisation devraient être remis en liberté dans les mois qui viennent. Tout cela, évidemment, fait froid dans le dos. Et l’on peut demander si nos institutions ont pris la mesure de la situation et si, réellement, elles ont l’intention d’agir.  Qu’on le veuille ou non, ceux qui ont le pouvoir politique ont les cartes en main. Mais, en la circonstance, peut-on encore leur faire confiance ? Le passé récent n’est pas pour nous rassurer…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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