Les femmes seraient-elles en passe de dominer le monde ? Après le pouvoir familial qu’elles détenaient régulièrement au sein des familles, notamment dans les sociétés matriarcales méditerranéennes, les femmes, logiquement, ont revendiqué un rôle plus actif et déterminant dans le paysage professionnel et sociétal. C’est l’un des phénomènes les plus marquants de la fin du XXe siècle, qui s’accentue encore avec les années 2010-2020. Pas besoin, en effet, d’être une féministe convaincue pour réclamer l’égalité des salaires ou davantage de place dans les différentes représentations politiques et administratives. Pas besoin non plus d’être une passionaria ou une wokiste pour fustiger certaines conduites masculines dépassant les frontières de l’acceptable…
Quand l’histoire s’accélère brusquement
Pour beaucoup ce mouvement est jugé trop lent. En réalité, à l’échelle de l’histoire, il s’agit d’une accélération soudaine, brutale, à l’image d’ailleurs de tous les processus contemporains. L’époque est impatiente, immédiate, instantanée. Elle ne s’embarrasse pas du long et du moyen terme. Seul aujourd’hui compte, sachant qu’hier est balayé d’un revers de manche et que demain n’a guère d’importance …
Reste à espérer que cette « féminisation » de l’espace public débouchera sur une société moins violente, plus compréhensive, plus équitable et partageuse. Ce qui n’est pas gagné puisque les femmes, elles aussi, sont des individus gouvernés par l’ambition, la convoitise, les pulsions et les intérêts. Des êtres foncièrement humains, en réalité.
Remise en question
Quand les femmes prennent leur place, les hommes ne savent plus sur quel pied danser. Ou comment se comporter. Qui sont-ils vraiment s’ils ne sont plus dominateurs ? Ils ont fait la guerre durant des siècles, se sont entredéchirés, battus, ont conquis des territoires. Et les voilà chahutés, remis en question, fragilisés, déstabilisés. Qui sont-ils désormais, eux, qui ne connaissent pas la maternité ? Et quelle image doivent-ils donner pour donner le change et tenter de séduire encore ? C’est le syndrome de « la barbe de trois jours », un peu de poil pour cultiver un soupçon de virilité et tenter de sauver les apparences. Un attribut qui cache d’abord un mal être, celui de la masculinité désorientée, désemparée. L’homme doit-il devenir une femme comme les autres ?
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