À Chamalières l’inauguration de l’avenue Joseph-Claussat, après aménagement de la dernière portion située entre le boulevard Duclaux et l’axe Charles Fournier-Beaulieu, à marqué la fin d’un très très long chantier et d’une interminable période de désagrément pour les riverains. Cette partie de l’avenue était en travaux depuis le printemps 2022. Plusieurs phases étaient nécessaires pour une remise à niveau durable : réseaux d’assainissement et eau potable, réseaux électricité et communications et enfin aménagements de surface. Visuellement, l’avenue a beaucoup changé. Le « triangle Desaix » est devenu un espace piéton végétalisé avec mise en valeur de la fontaine, les disgracieux poteaux et fils électriques ont disparu et les voitures roulant à 30 km/h maximum ont rendu de l’espace aux vélos qui circulent désormais sur une piste matérialisée blanche. L’ensemble des travaux, d’un montant total de près de 2 millions d’euros hors taxes, a été pris en charge par l’État à hauteur de 45% dans le cadre du Fonds vert un dispositif pour accélérer la transition écologique dans les territoires, le reste étant financé par Clermont Auvergne Métropole.
24 ans de travaux pour 2 km de rue
Si la dernière tranche de travaux s’est déroulée sur une amplitude d’un peu plus de deux ans, en réalité la transformation de l’avenue aura duré… 24 ans. La première tranche a, en effet, débuté en 2000, sous l’impulsion du maire de l’époque, Claude Wolff, alors que la seconde fut entamée en 2012. Mais pourquoi aura-t-il fallu près d’un 1/4 de siècle, un éternité, pour modifier cette courte mais importante voie de circulation qui permet l’accès au centre-ville de Clermont ? Tout simplement pour des questions de compétences institutionnelles. Elle fut route royale, puis route départementale dépendant du Conseil général, avant de passer sous la responsabilité de la ville de Chamalières (et de celle de la ville Clermont, puisque le haut de la rue est situé sur commune de Clermont) et enfin intégrée au réseau de l’agglomération puis de la métropole. Chaque changement, a apporté son lot de méthodes, de réécritures de dossiers, de nouvelles sources de financements, d’intégration dans un plan de circulation et d’évolutions techniques ou d’usages. L’avenue Joseph-Claussat fut, en fait, la victime d’un invraisemblable système bureaucratique comme seule la France sait mettre en place. On comprend dès lors, l’exaspération des riverains les plus anciens qui ont vécu un jour sans fin et pourquoi la bande cyclable blanche est interrompue au croisement de l’avenue de Beaulieu.
De la route Royale 141 à l’avenue Joseph-Claussat
Depuis 1845, l’avenue Joseph-Claussat structure Chamalières et Clermont, servant d’entrée d’agglomération sur l’axe de Bordeaux. À l’époque, les actuelles avenues Claussat, Roosevelt et Blatin constituaient la route Royale 141, la « route de Bordeaux ».
En 1905, sous la direction de l’ingénieur Jean Claret, des travaux débutèrent pour créer la ligne du chemin de fer du puy de Dôme dont le départ était situé place Lamartine. Afin de garantir le bien-être des Chamaliérois, il avait été établi que lorsque le train traversait la commune, il ne devait pas dégager de fumée, malgré les arrêts au niveau des rues Desaix et des Saulées. L’histoire ne dit pas si les mécaniciens et chauffeurs arrivaient à faire fonctionner la lourde machine à crémaillère système Hanscotte en respectant la consigne. Le problème fut réglé définitivement en 1925 avec l’arrêt de l’exploitation, de la ligne qui, jamais, ne trouva sa rentabilité,
Aujourd’hui, l’ancienne Route Royale 141 (puis D 943) porte le nom d’avenue Joseph-Claussat, du nom de ce castel-pontin, docteur en médecine, né en 1874, élu maire de Châteldon entre 1881 et 1891, conseiller général dès 1884 et député socialiste du Puy-de-Dôme de 1911 à 1925.
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