L’Angleterre des années 60. Un délicieux mélange de traditions purement british et d’effervescence juvénile. Un bouillonnement créatif à nul autre pareil. Les groupes rock fleurissent dans les caves ou les garages avant de se répandre dans les pubs. Partout, à Leeds, à Manchester, à Londres, à Birmingham ou à Liverpool… Alors que la France surfe sur la vague yéyé, l’Angleterre déborde d’énergie musicale et d’inventivité. C’est de l’autre côté du Channel que tout se joue, que tout s’invente dans le sillage des Kinks, des Animals, des Searchers, des Rolling Stones, des Moody Blues ou des Beatles. Des garçons dans le vent, assurément… Au beau milieu de cette effusion, l’Angleterre gagne « sa » Coupe du Monde de football à Wembley et les Bobby Moore, Bobby Charlton, Gordon Banks et autre Alan Ball, le plus jeune, le plus doué, ou Geoff Hurst deviennent des héros pour l’éternité.
Magie et réaction chimique
C’est dans cette atmosphère incandescente que grandit John Brassett, du côté de Northampton, la ville des Saints au rugby. « Je me souviens, on se trouvait dans un pub avec mes parents et mon frère et on écoutait des titres des Shadows, diffusés par un juke box. Les filles dansaient. C’était juste de la magie » se rappelle John. A 11 ans, il possède sa première guitare et à 15, alors qu’il sait tout juste jouer, il devient bassiste d’un petit groupe, aux côtés de son ami Ben Rood. « On partageait les mêmes goûts musicaux, appréciant le blues, à un moment où il était plus courant de suivre les Who ou les Small Faces » explique-t-il. En pleine révolution pop, le jeune homme aspire sans doute à cultiver sa différence. Et le premier « grand » concert auquel il assiste va définitivement le convaincre. Sur scène : John Mayall. « Ce fut comme une explosion dans ma tête. Le son de cette guitare a produit une sorte de réaction chimique en moi… » Il serait musicien envers et contre tout.
« Une musique spontanée »
Débarqué en France en 1982, au hasard d’une tournée en compagnie du pianiste Freddie Fingers Lee, John Brassett n’en est jamais reparti, y ancrant son itinéraire de bluesman. Quatorze albums se sont succédé et les concerts se sont accumulés. Malgré les influences et quelques expériences diverses, le musicien a conservé son inspiration originelle qui virevolte entre blues et rock’n roll, le tout baigné dans un univers très personnel. « En réalité, j’essaie de ne pas vraiment réfléchir. Ne pas être trop célèbre permet de faire ce que l’on a envie de réaliser, sans trop se soucier d’éléments extérieurs. Ma façon d’écrire des chansons se révèle très chaotique, jamais systématique. A mes yeux, le rock’n roll demeure avant tout une musique spontanée. »
Sur scène avec Ben Rood
Le quatorzième album porte le nom de Simple solutions to big problems volume 2. Aux cotés de Frédéric Leclair et de Franck Arbaretaz, « notre » Anglais y entretient la flamme, avec panache et subtilité. Reste la scène, un tout autre exercice. Un passage obligé dont il ne se lasse pas. « Malgré toutes les années, c’est comme de l’oxygène. Lorsque j’assiste à un concert qui ne me satisfait pas, j’ai envie de virer les musiciens et de prendre leur place. Et quand je suis séduit, ma tentation est aussi de monter sur la scène et de jouer en compagnie du groupe présent. » Le 26 avril, pour la sortie officielle de Simple solutions to big problems volume 2, la Petite Coopé lui appartiendra. Et parmi les musiciens qui l’accompagneront ce soir-là, John retrouvera Ben Rood, ex kid de Northampton. Un retour aux sources en forme de come back. John et Ben comme au tout début de l’histoire…
Vendredi 26 avril à 20h30 à la Coopérative de Mai (Petite Coopé).
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