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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Jean Castex, l’homme sans visage

En attendant une rentrée qui s'annonce "chaude" et périlleuse, le Premier ministre a la bougeotte. Il veut affirmer son style mais sera jugé, in fine, sur le fond.

Evidemment, il faudrait lui laisser le temps d’agir, de faire ses preuves. Eviter de juger sur des impressions ou des a priori. Jean Castex, le Premier ministre qui porte le nom d’un fabriquant de couettes naturelles, d’édredons, d’oreillers et de traversins (à partir de plumes et duvet de canards) est à la manœuvre, portant le masque haut. Partout dans les bonnes provinces de France métropolitaine et d’outre-mer, il en appelle à la vigilance de ses concitoyens, leur soufflant au passage que l’épidémie n’est pas vaincue, qu’elle est là, tapie dans l’ombre, prête à se diffuser au moindre écart. Il bat le pavé, va par monts et vaux, arpente les contrées, sillonne le territoire en cet été de toutes les incertitudes comme le ferait un porte-parole ou un VRP, tout droit sorti, pourtant, de l’Hôtel Matignon, belle demeure du XVIIIe siècle où il a emménagé aux premiers jours de juillet.

Le palais est rassuré

Lorsqu’il fut nommé à la tête du gouvernement, le 3 juillet dernier, les Français ne connaissaient pas ce haut-fonctionnaire, fils d’instituteur gersois. Il est désormais cet « homme sans visage » qui regarde les Français avec un masque et des lunettes, tantôt pour les rassurer, tantôt pour leur faire la morale. On le dit doué pour l’écoute, favorable au dialogue, amateur de consensus. On le découvre sur le terrain, en messager acharné et discipliné. De quoi rassurer probablement le Chef de l’Etat, désireux de reprendre la main après s’être senti débordé par son ancien « bras droit », désormais de retour dans son port du Havre. En réserve de la République.

Au-delà de l’été

L’automne qui vient vaudra, à coup-sûr, au Premier ministre un amoncellement de difficultés en tout genre : économique, d’abord, social et sanitaire. Et Emmanuel Macron lui demandera d’agir dans la perspective de l’élection présidentielle qui se profile déjà à l’horizon. Pour l’heure, n’allons pas trop vite en besogne : plaisantons un peu sur Jean Castex, puisque le droit nous en est encore accordé, et laissons-lui, malgré tout, le bénéfice du doute.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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