Le jazz devrait être érigé en modèle la société. Cette musique rassemble et sert de socle à une mixité incroyable. Mixité des origines de ceux qui la jouent, mixité des styles, mixité des apparences, mixité des âges. Il possède finalement quelques chose de très religieux. Ouvert à tous, il rassemble des fidèles et offre un livre de messe rédigé depuis largement plus d’un siècle par tous ceux qui en ont fait l’histoire.
Que faut-il retenir de la 34e édition du festival Jazz en Tête ?
Ce qu’il faut-il retenir est sans doute l’extraordinaire vitalité de la musique qu’il présente, une musique qui s’auto-enrichit par le croisement perpétuel des générations et des styles de musiciens qui, chacun à leur tour, apportent de la nouvelle matière. La prestation au mélodica du « gamin » de Joe Sanders aura tout autant étonné le public que celle de Kirk Lightsey, pianiste octogénaire de haut vol. L’aspect vestimentaire de Keyon Harrold aura détonné face à la rigueur du « dress code » du Jazz at Lincoln Center, bien que l’histoire évoquée soit finalement la même. La douceur antillaise de la musique de Xavier Belin aura radicalement changé de la débordante puissance du batteur américain Makaya McCraven. En réunissant ses copains de scène, le batteur clermontois Marc Verne aura eu la même intention que le batteur Tito Bertholo, l’homme du rassemblement de la fratrie guadeloupéenne Abraham. Et au milieu de cet inventaire, tel un gourou, le saxophoniste Kenny Garrett, disciple de Miles Davis, a raconté l’histoire du jazz et celle des origines du monde.
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