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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Initials B.B.

De la star française des années 60 à la "mère courage" des animaux ou l'étonnant destin de Brigitte Bardot dont on ne peut qu'admirer l'inaltérable dévouement.

Il y a des mots qui restent, des phrases qui demeurent, comme fixées dans l’air plutôt que figées dans le marbre. « Elle ne porte rien/ d’autre qu’un peu/ d’essence de Guerlain/ dans les cheveux. » De Serge Gainsbourg, bien-sûr, l’homme à tête de chou, dans Initials B.B., en hommage à une Brigitte qui ne s’appelait pas Lahaie mais symbolisait pourtant une forme de libération sexuelle et d’émancipation de la femme dans une France engoncée et portée par les mouvements artistiques et idéologiques.

Bardot, une jeune fille française au carrefour des années 50 et 60, devenue, un peu malgré elle, une icône, un emblème. Muse de Roger Vadim dans Et Dieu créa la femme, aux côtés de l’énigmatique, délicat et distingué Jean-Louis Trintignant dans un Saint-Tropez pas encore défiguré par le business touristique et les promoteurs immobiliers.

L’audace de la beauté

B.B, figure de la Nouvelle Vague, comme un vent de liberté qui devait porter jusqu’à la culture rock au tournant des années 70. Bardot, plus poupée que putain, de Babette s’en va-t-en guerre à Le  Mépris , de La vérité à Viva Maria. Bien avant de devenir la Bonnie Parker de Gainsbarre, « bottée jusqu ‘en haut des cuisses » ou la Pétroleuse aux côtés de Claudia Cardinale. Déjà le temps, qui n’épargne pas la beauté féminine, avait fait son œuvre. Brigitte célébrée, Brigitte reçue par De Gaulle, Brigitte starisée, à la une des journaux sur papier glacé mais Brigitte essoufflée et ce fut L’histoire très bonne et très joyeuse Colinot Trousse Chemise de Nina Companeez alors que Georges Pompidou était déjà malade et que Giscard fourbissait ses armes au ministère de l’économie et des finances. Un tout dernier film avant un adieu brutal, définitif, sans exception, ni concession. Pas des adieux de Fontainebleau…

Lumière et ombre

« Sur la plage ensoleillée », elle s’est retirée. Tout près des coquillages et des crustacés, du côté de La Madrague où des touristes en bateau tentent de l’apercevoir comme on observerait un animal au zoo, reclus dans sa tanière.  Et si elle a fui les paillettes, les flagorneries et l’hypocrisie du show biz, elle consacrera  sa « vraie » vie aux plus faibles, aux plus fragiles, aux plus méprisés et violentés. Son existence, désormais, est un combat, souvent vain, mais toujours digne et courageux, pour les animaux, ces victimes perpétuelles d’une humanité qui s’est érigée tous les droits et écrase tout sur son passage.  Elle crie « Canadiens assassins » sur les glaces polaires de Blanc-Sales, dénonce sous les quolibets, œuvre sous les crachats, combat la corrida, plaide pour les animaux d’élevage, adopte à tour de bras dans son havre de paix, au bord de la mer. B.B. qui tourne le dos à la gloire, c’est la femme qui va au bout de ses idées, envers et contre tout. Une femme d’honneur et de conviction.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

2 Commentaires

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  • Merci beaucoup pour ce bel hommage à une femme admirable.
    La souffrance animale, un combat de tous les instants que nous sommes très peu à mener.
    B.B., tant décriée, tant aimée, adulée,
    Femme magnifique, belle dans tous les sens du terme, femme de conviction…
    Merci encore
    Je sais que vous aussi êtes respectueux de la Vie Animale
    Merci
    Michèle

  • Merci pour ce bel hommage à cette grande dame qu’est Brigitte Bardot. La beauté, l’intelligence et le courage de défendre ceux qui, avant elle, n’avaient pas beaucoup de chance d’être entendus des décideurs, ceux qui ni ne parlent ni ne votent mais qui nous aident quotidiennement à vivre : nos amis à 4 pattes.

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