Difficile désormais d’y échapper. Elles se dressent à l’horizon, déploient leurs immenses pales dans le ciel, sans la moindre discrétion, la moindre rémission. Certains leur trouvent un cachet, une âme, une gueule, quelque chose qui ressemblerait à la modernité, à moins que ce ne soit au futurisme ?
Les éoliennes ont leurs supporters inconditionnels, envoûtés par les silhouettes gigantesques et intrigantes de ces drôles d’objets qui sillonnent les paysages battus par les vents. Ils ne jurent évidemment que par les énergies renouvelables, en opposition aux énergies fossiles dont la surconsommation a souillé la planète. Haro sur le charbon, le pétrole, le gaz naturel… Bienvenue à ce nouveau mode de production électrique, tributaire évidemment de la circulation de l’air. Et terriblement encombrant voire traumatisant…
Silhouettes dans l’horizon
Car les détracteurs, également, sont nombreux, insupportés par les panoramas obstrués, épouvantés par les paysages défigurés, irrités par l’émergence massive de ces géants qui n’ont en réalité rien de naturels et représentent, à leur façon, une pollution visuelle majeure. Ajoutez à cela un bruit considérable, incommodant les riverains, provoquant des insomnies et des dégâts importants pour les populations d’oiseaux. Même si la chasse, la circulation routière, les pesticides ou les pylônes électriques se révèlent plus meurtriers encore.
Don Quichotte
Ecoutez les uns, entendez les autres. Oyez leurs doléances et leur exaspération, tendez l’oreille à leurs arguments péremptoires, à leurs explications sans nuances et faîtes-vous votre propre opinion. Pour ma part, je déteste les éoliennes lorsqu’elles défigurent l’horizon et je les apprécie quand elles permettent de lutter contre le réchauffement climatique.… Comme Don Quichotte de la Mancha lancé contre les moulins à vent, je chevaucherais volontiers Rossinante pour les combattre, armé et casqué, lorsqu’elles constituent un irrémédiable fléau paysager. Dans le même temps, j’en prendrais le plus grand soin quand elles se révèlent une alternative crédible face à l’urgence de la crise écologique. En réalité, je ne sais pas sur quel pied danser…
Tour à tour vice et vertu, nocifs ou salutaires, infâmes ou respectables, les parcs éoliens sont à l’image d’une société qui s’efforce de résoudre les maux en créant de nouvelles situations critiques, qui trouve des solutions en inventant des problèmes. Qui soigne sans guérir.
Les éoliennes, à coup-sûr, sont imparfaites, parfois insupportables et à coup-sûr insatisfaisantes mais peut-on, pour autant, y renoncer dans la situation actuelle ?
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