Il fallait un concert marquant pour lancer La Coopérative de Mai sur les meilleures bases. Alors, ce 7 mars 2000, Catherine Ringer et Fred Chichin s’y sont collés avec le panache, l’énergie et la flamboyance qu’on leur connaissait. Rita Mitsouko inaugurait ainsi la salle clermontoise de musiques actuelles en cette année où sortait leur album Frénésie… Née d’une volonté politique de la ville de Clermont, manifestée dès la campagne de Roger Quilliot en 1995, la Coopé prenait alors son élan, placée sous la direction de Didier Veillault, tout juste débarqué de la région parisienne où il s’était fait remarquer à la tête du Plan à Ris Orangis.

Têtes d’affiche et artistes émergents

Délégataire pour la gestion du lieu, l’association Pop Art (qui a été confirmée pour cinq nouvelles années en janvier) défend, depuis l’origine, un projet artistique à la fois emblématique et fédérateur qui conjugue,avec habileté, qualité et quantité (130 concerts en moyenne chaque année). Les têtes d’affiche passent inévitablement par Clermont, devenue l’une des salles-référence, mais ils ne sont pas les seuls. Car Didier Veillault et son équipe s’attachent à multiplier les découvertes, à promouvoir les artistes émergents. Ceux auxquels ils croient. Et la Coopé joue aussi le jeu de la création locale. Ouverte, sans œillère, la programmation se distingue par son éclectisme, balayant les genres, les esthétiques et s’offrant ainsi à un public diversifié.

Evolution

Tout au long de ces deux décennies, la Coopérative de Mai, en tant que structure, a aussi évolué et multiplié les initiatives, accueillant des artistes en résidence, des créations originales, développant des projets originaux autour de la filière musicale, à l’image de La Pépinière de Mai, et se révélant comme un acteur majeur de la vie locale. Sans oublier le Festival Europavox, implanté depuis maintenant quinze ans, dont la salle est depuis, le départ, un partenaire majeur. « La Coopérative de Mai est sans doute la plus belle salle de France et je les connais toutes. Vingt ans après son ouverture, elle est toujours un modèle » affirme  son directeur.

Vingt ans, un bel âge…

Fidèle à ses valeurs, la Coopé est fière de son histoire. Et elle le prouve tout au long de ce premier semestre 2020, en multipliant les temps forts, les concerts-phare (Iggy Pop, Kraftwerk, Cat Power) ou en publiant un livre intitulé 20|no music, no life! qui sera en librairie le 18 mars prochain. Un programme fort, festif, spectaculaire pour marquer le coup. Mais en cette année 2020, l’équipe de la Coopérative de Mai travaille également à l’avenir de la salle dans un monde de la diffusion musicale où la concurrence existe aussi et où les évolutions sont constantes.  » Avec la ville de Clermont, nous réfléchissons au futur, en particulier à une salle plus ouverte sur l’extérieur » explique Didier Veillault. C’est ainsi que, dans un même tempo, s’entremêlent hier et demain, les souvenirs de Rita Mitsouko et les projets, les images et les perspectives, dans un entrelacs de générations.