Greenpeace est passé maître dans l’art des opérations coup de poing quand il s’agit de dénoncer les atteintes à l’environnement. Mais aujourd’hui, les membres du groupe qui représente l’ONG à Clermont, se sont exprimés d’une manière plus artistique que d’habitude. Dès potron-minet, ils ont en fixé des banderoles sur la palissade du chantier de la Cathédrale, place de la Victoire. Elles ont été réalisées à la main en cyanotype, une vieille technique photographique non-toxique sur des draps de récupération et représentent des photographies d’une marche aux flambeaux observée en 2021 par la Lutte des Sucs, ainsi que des textes de sensibilisation.
La Lutte des Sucs en Haute-Loire, est un combat contre la construction d’une large portion de déviation du Pertuis et de Saint Hostien sur la Route Nationale 88 . Selon Greenpeace, les travaux de construction d’une 2×2 voies entraînent la destruction de 140 hectares d’espaces naturels, forestiers dont 116 de surface agricole où sont implantées 29 fermes et 25 hectares de zones humides.
Des points de vue opposés
Si les « œuvres » accrochées de Greenpeace sont bleues, c’est évidemment pour pointer l’implication de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le projet, qui, toujours selon l’ONG, aurait ressorti un projet vieux de trente ans qui coûterait 226 millions d’euros partiellement financés par la Région AuRA pour un gain minime de 3 minutes pour les autos et seulement une minute pour les camions. De sont côté Laurent Wauquiez, président de la région AuRA parle de la nécessité « d’en finir une bonne fois pour toute » avec ce projet indispensable pour le désenclavement d’un territoire qu’il connaît particulièrement bien. Ce chantier d’envergure, l’un des plus gros chantier routier de France, a débuté 2021 alors que des recours judiciaires avaient été déposés. Le dossier a fini par prendre la forme d’un bras de fer avec des opposants assez actifs sur le terrain. Naturellement, ce projet interpelle dans une période où l’attention se porte sur les besoins impérieux de préservation de l’environnement, mais les temps ne semblent pas propices au dialogue.

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