L’extension du stade Gabriel-Montpied à Clermont a été officiellement lancée avec la symbolique pose de la première pierre de la tribune Est, face à la tribune Gergovie. La capacité d’accueil va passer de 11 230 à 17 100 places assises et couvertes donnant enfin à la métropole clermontoise un équipement digne de ce nom et surtout du rang de la Ligue 1. Inauguré en 1995, le stade, œuvre de l’architecte Jacques Kalish, sera resté près de 30 ans une sorte de manchot (ou de cyclope pour certains), vivant différentes périodes marquées par les haut et les bas du Clermont-Foot et les ordres/contre-ordres politiques. Cette période est très bien racontée par notre chroniqueur Yves Meunier dans son article Montpied, bon œil ou le syndrome du cyclope. Le chantier est désormais lancé, sauf cataclysme, plus rien ne l’arrêtera pas même une redescente toujours possible du club en Ligue 2

« Nous sommes une des 5 villes qui ont le rugby et le football au plus haut niveau »

« C’est historique, parce que  nous allons recevoir une maison, une maison complète » commente Ahmet Schaefer, président du Clermont-Foot 63. « Cela va être la maison du football qui va nous permettre d’assumer notre responsabilité, comme ambassadeur de cette ville, de cette métropole, de ce département, de toute la région en fait, pour continuer à donner des émotions et de l’espoir aux gens qui viennent pour passer un bon moment. Cette nouvelle tribune n’est pas importante seulement pour la Ligue 1 mais aussi pour Clermont puisque nous sommes une des 5 villes qui ont le rugby et le football au plus haut niveau et cela mérite d’avoir deux maisons »

« Il faut créer une vie autour du stade et pas seulement le jour de match »

L’extension du stade ne se limite pas à l’accroissement de la capacité d’accueil du public puisque de nouveaux vestiaires, une salle de presse plus grande et des espaces médicaux vont être construits dans la tribune. Un gymnase prendra également place sous un talus végétalisé et sera accessible sans entrer dans l’enceinte du stade. « On va pouvoir utiliser le stade pendant la semaine et pas seulement tous les 15 jours, quand on joue à domicile » reprend Ahmet Schaefer « on pourra l’utiliser pour des séminaires et pour différents événements pour avoir un lien plus fort avec, par exemple, des gens qui veulent exposer des produits locaux ou des étudiants qui cherchent du travail. Il faut créer une vie autour du stade et pas seulement le jour de match. Nous allons travailler sur l’accompagnement, étape par étape, cela veut dire sur et en dehors du terrain. On est en train de construire un centre d’entrainement, la pelouse est déjà là et le bâtiment va suivre, c’est une progression logique. Le stade sera comme un carte de visite pour la région, y compris à l’international et nous, nous sommes là pour donner des émotions et de l’espoir. »

Contre vents et marées

« Oui on peut dire enfin parce que cela fait presque 10 ans que ce stade est un feuilleton sur le territoire » explique Olivier Bianchi, président de la métropole « Quand on voit le plaisir et la joie de tant de partenaires, de supporters, de joueurs à propos de ce stade, on se dit que l’on avait raison d’insister. Si on veut continuer à rayonner et à se développer en matière sportive, on a besoin d’un équipement comme celui-ci ». Pourtant la partie a été âprement disputée. Oliver Bianchi et Christine Dulac-Rougerie ont du faire face à diverses frondes et d’étranges alliances politiques dont le but était d’imposer le refus du projet au moment des votes. « Je rappelle que je n’usais jamais de l’argument sportif dans ce dossier » reprend Olivier Bianchi qui comme tout le monde, observe la classement actuel du Clermont Foot au bas du tableau de Ligue 1. « J’imaginais bien qu’il était possible, sur la durée du projet, que l’on ne soit potentiellement plus en Ligue 1, mais on ne construit pas des ponts parce que des gens passent la rivière à la nage. On a besoin de ce genre d’équipement, d’un stade de foot, d’un stade de rugby, d’une patinoire… donc il fallait le construire. Comme nous sommes prévoyant et que l’on construit avec les moyens que l’on a, on a fait un concours d’architecte total pour ne pas à avoir à refaire des dépenses de programmation. Cela veut dire que dans les décennies qui viendront, nos successeurs pourront utiliser le projet et compléter au fur et à mesure des besoins. Aujourd’hui, on ne paie que la première tranche, c’est à dire la tribune qui permet d’avoir un équipement qui ressemble à quelque-chose y compris lors des retransmissions TV et que l’on aurait même si on était en Ligue 2.  Ce stade permettra aussi d’aller chercher d’autres mouvements sportifs et d’autres activités. On est donc à la fois ambitieux mais raisonnables » conclut le maire-président.

Grand Prix de Rome en 1975

Le projet a été confié à l’Atelier Ferret Architecture qui a eu pour mission de faire évoluer l’enceinte imaginée dans les années 90 par Jacques Kalish. Pierre Ferret qui a obtenu le Grand Prix de Rome en 1975 est mondialement connu pour ses réalisations dans le monde su sport. C’est lui qui est l’inventeur du concept des centre nationaux spécialisés comme le CNF de Clairefontaine. Le projet d’extension est basé sur un budget de 64,2 millions d’euros dont 58,3 apportés par Clermont Auvergne  Métropole.