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Une image du festival, devant la Maison de la Culture, au début des années 2000.
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Festival du court-métrage : de la fac de lettres à la version en ligne

En février 1978, la première "semaine de cinéma du court-métrage" voit le jour à l'Amphi Gergovia. Elle attire 1500 spectateurs. Le début d'une histoire qui se poursuit aujourd'hui.

SOIXANTE huit avait déjà neuf ans. Mais son esprit soufflait encore sur les facs de la ville…A l’image de cette poignée d’étudiants idéalistes et cinéphiles : Antoine Lopez, Jean- Luc Mathion, Roger Gonin, Georges Bollon, Christian Guinot, Christian Denier, Jacques Curtil.

Février 78 : quel temps faisait- il sur Clermont ? Froid sans aucun doute mais pour en savoir davantage, il conviendrait de consulter les archives météorologiques. C’est en ce mois hivernal que « nos » étudiants créent une semaine de cinéma du court- métrage dans le giron du Cercle Cinématographique Universitaire Clermontois. « En plus des projections hebdomadaires, nous mettions sur pied chaque trimestre des semaines thématiques » se souvient l’un de ces membres fondateurs, aujourd’hui à la retraite. Et de poursuivre : « Antoine et Georges avaient eu l’occasion de se rendre au Festival du court- métrage de Lille, alors la plus grosse manifestation du genre, ou à celui de Trouville, davantage underground. Cela leur avait ouvert les yeux sur le genre et ils avaient pris des contacts, notamment avec Jacques Tati. Assez naturellement, ils ont décidé de proposer une semaine sur le court- métrage. »

Une progression inexorable

L’événement semble promis à la confidentialité. Pourtant, il attire 1500 spectateurs dans l’actuel Amphi Gergovia de la Fac des Lettres. Un indéniable succès qui donne des idées aux iconoclastes membres du Cinéclub. Nul ne le sait encore mais l’histoire du plus populaire festival français de cinéma vient de commencer… En 1980 et 81, la semaine est reconduite. Avec davantage de succès encore. Enfin, en 1982 c’est la naissance officielle du festival. Désormais, trois salles sont investies, 17 programmes projetés et 32 séances organisées. Et un prix national est donc attribué pour la première fois, décerné par un jury. 7000 spectateurs sont au rendez- vous.

Quand le festival devient international

Dès lors, la progression va suivre un cours inexorable et néanmoins inattendu. En 1986, le Festival National du Court- Métrage devient délibérément international. Baptisée « Les Rencontres internationales » l’initiative est d’abord vouée à se dérouler tous les deux ans. Mais le succès est au rendez-vous, du coup, l’opération est renouvelée dès l’année suivante. En 1988, le Festival International voit officiellement le jour. Et la manifestation réunit au total 24.850 spectateurs, répartis dans deux salles de la Maison des Congrès… La construction de La Jetée et l’installation de l’équipe organisatrice de « Sauve Qui Peut le Court Métrage » en 2000 constitue un autre temps fort. Un évènement synonyme de reconnaissance mais aussi un épisode constructeur. « Nous nous entassions auparavant dans un vieil appartement de la rue des Jacobins. Le festival grandissait, l’équipe s’étoffait et nous commencions à étouffer. L’arrivée à La Jetée nous a permis de développer de nouvelles activités » précisent les membres originels de l’équipe d’organisation.

Depuis, et au fur et à mesure des années, le festival a continué à grandir pour accueillir plus de 170.000 spectateurs lors de l’édition 2020. Il a essaimé pour investir de nouvelles salles dans la ville. Et il vit en cette année 2021 une expérience unique : celle d’une version privée de spectateurs, présentée intégralement en ligne. Une expérience dont, on se doute, la « nouvelle vague » désormais en charge du festival, se serait bien passée.

Photo Wikipédia.

 

 

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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