Ce sont des excès que naissent généralement les excès. Un individu comme Donal Trump n’aurait de toute évidence jamais pu prétendre à des responsabilités politiques dans l’Amérique du XXe siècle, dans un pays fier de lui et sûr de ses fondements. Jamais non plus, la campagne électorale des présidentielles n’aurait volé aussi bas du temps de John Kennedy, de Richard Nixon ou même de Bill Clinton. D’une certaine façon, le duel 2024 entre l’ancien président et Kamala Harris est le reflet d’une époque.
Réaction
Face aux dérives du wokisme, aux outrances de l’ultra-féminisme, à l’arrogance et à l’aveuglement de certaines élites devait nécessairement surgir un parangon d’ultra-conservatisme. Trump y a ajouté une bonne dose de grossièreté, parfois d’obscénité, et un culte immodéré de l’argent. Ce qui ne l’empêche pas de défendre, en premier lieu, les laissés pour compte, les oubliés de la mondialisation. Cette Amérique « profonde », négligée par la « gauche », qui a quelques similitudes avec les Gilets Jaunes en France.
Une candidate peu inspirante
Confronté à ce candidat « extrême » plutôt qu’extrémiste, que l’on a déjà vu à l’œuvre à la Maison Blanche, les démocrates ont dégainé au dernier moment leur joker. Kamala Harris, pâle vice-présidente depuis 2021, a réussi son putsch face au vieillissant Joe Biden, dont les absences finissaient par être trop visibles. On ne sait pas grand-chose, en fait, de cette prétendante et surtout pas où elle entend conduire l’Amérique tant sa campagne se contente d’égratigner son rival sans fixer le moindre cap .
Lendemains incertains
« Jamais une élection ne s’est annoncée aussi serrée » assurent les observateurs et autres spécialistes de la politique aux Etats-Unis … Exactement ce qu’ils affirmaient il y a quatre ans lors du duel Biden-Trump qui s’était en effet traduit par une presque égalité. Quels que soient les résultats, les lendemains s’annoncent difficiles pour la plus grande démocratie mondiale. On sait déjà qu’en cas de défaite, les troupes de Trump sont prêtes à en découdre au moins au plan juridique. Et il n’est pas sûr que les démocrates soient en reste s’ils échouaient à conserver le pouvoir. L’affrontement risque de laisser des traces au sein d’une société américaine fracturée et frénétique.
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