Il a chanté « Madam’Pipi » à l’âge de vingt ans sous le nom de Claude Celler, inspiré dit-on du skieur autrichien Toni Sailer, et entonné sans le moindre succès « Monsieur votre femme me trompe » sans grand succès. Six disques ont suivi qui n’ont pas fait un tabac. Alors le guitariste médiocre s’est transformé en journaliste spécialisé dans le sport automobile, accouchant dans la foulée d’une revue « Autopop », créée en 1971 à Clermont, et se voulant, un peu pompeusement, « la revue des pilotes ». Sans la crise pétrolière de 1973, le magazine aurait-il perduré ? Pas sûr, tant il manquait de rigueur et de professionnalisme.
Une rencontre opportune
La suite des aventures du jeune homme se révèle beaucoup plus fantasque et controversée. Elle trouve sa source du côté des puys de La Vache et de Lassolas. C’est là, au milieu des volcans basaltiques en forme de taupinières que Claude Vorilhon est devenu Raël. Ou tout au moins que l’idée lui est venue… Selon ses dires, évidemment, il y rencontra par une nuit de décembre 1973 les « elohim », des extra-terrestres qui ne seraient autres que les créateurs du genre humain et les fondateurs de toutes les religions. Ben voyons… Cette « rencontre du troisième type » arrivait fort à propos puisque quelques jours seulement auparavant « Autopop » avait cessé de paraître.
Il n’avait pu devenir une étoile du show biz ; il avait échoué dans l’activité journalistique … Alors, Claude Vorilhon, alias Raël, se reconvertirait en gourou. Il lui restait évidemment à établir un corpus « spirituel » et surtout à convaincre des disciples. Il s’y attela avec une certaine efficacité. Les Raëliens se multiplièrent et l’ancien chanteur devint leur grand maître, adulé par des adeptes sur tous les continents.
Argent et sexe à gogo
Hurluberlu ? Manipulateur ? Illusionniste ? Chacun se fera sa propre opinion. Déclaré sectaire en France, autorisé dans d’autres pays, le mouvement a en tout cas essaimé et garantit la fortune à son géniteur. Et comme le Raëlisme prône la liberté sexuelle- la belle affaire- le prophète a pu- de côté-là, s’en donner à cœur joie, ce qui constituait peut-être sa principale obsession. Une façon d’aller au septième ciel sans toucher du doigt l’au-delà… Raël, qui est aujourd’hui un vieil homme, aura sans doute bien profité de la crédulité de ses contemporains. Mais, après tout, il n’est pas le seul dans ce cas.
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