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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Des milliards de rêves

Selon les scientifiques, l’homme passerait environ 10% de son existence à rêver. Chaque nuit comporte ainsi sa part d’incertitudes.

S’endormir, c’est mourir un peu, sans-doute. Tout au moins tourner à jamais une page. Une façon de voir les choses. Une autre, moins poétique, est d’affirmer que le sommeil répare. Il nettoie des fatigues accumulées et, de cette façon, prépare au lendemain. Le sommeil serait donc un pont nécessaire, la nuit, un passage, un interstice. Derrière les volets clos des rues obscures, des milliers de sommeils. Un quasi-silence. Et au beau milieu, pourtant, quelques insomnies, des nuits blanches…

Transgressions nocturnes

Pourtant, le sommeil n’est pas un no man’s land, une tranche de vide qui séparerait deux espaces « pleins » et raisonnables. C’est même tout le contraire. Dormir conduit inévitablement vers autre chose, il mène vers un territoire fertile, fantastique et hors de contrôle : le rêve.

Le rêve, c’est un mécanisme subtil et tortueux qui invente, chaque nuit, des scénarios, où se mêlent les obsessions et l’imagination, les souvenirs et les fantasmes, un peu de réalité et beaucoup de fiction. Le passé lointain et l’hier. Les échecs y côtoient les réussites et les personnages qui ne se sont jamais croisés peuvent s’y confronter sans la moindre incohérence. Le rêve, c’est aussi autant de films rejoués, autant de nouvelles et d’histoires réécrites, des bribes d’existence réinventées, réadaptées. Le rêve peut ressusciter les défunts, renouer les liens, rendre la jeunesse, réveiller les histoires d’amour, détourner les interdits, créer des atmosphères étranges, déclencher des angoisses enfouies, susciter des rencontres improbables, des retours inopinés. Il est à la fois imprévisible, indicible, transgressif et impénétrable, parce qu’il puise sa source dans les tréfonds de la conscience et du subconscient. Et il fait penser à ces créatures fantastiques qui ne supportent pas la lumière et s’évanouissent à l’aube lorsque les draps sont défaits. Inutile de prétendre à le retenir ou le rejouer : il est aussi fragile et éphémère qu’une fleur sauvage. La nuit, au-delà des apparences, le monde n’est pas apaisé et tranquille. En réalité, c’est un immense théâtre des rêves.

 

 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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  • Oui le rêve, cette activité onirique, essentiellement psychique, nous ouvre à un domaine mystérieux, riche d’enseignements divers. Les rêves n’ont cessé de nous intriguer et leurs fonctions sont multiples : expression des désirs, prémonitions, révélations, inspiration…Les rêves n’en finissent pas de dire.
    Mes films ont tous, peu ou prou, mis le rêve au centre de leurs investigations, De Bram Stoker à Lovecraft chacune des adaptations choisies s’est appuyée sur les révélations du rêve.
    Mes romans leur accordent également une importance légitime, comme l’atteste encore le dernier paru « Les Gardiens du Sanctuaire » que je vous invite à découvrir…Chez M+ Editions (Lyon)

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