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Un pigeon clermontois- photo Patrick Bossin.
Edito

De Saint-François d’Assise à Brassens : une histoire de pigeons

Intimement liés aux humains, les pigeons habitent nos villes depuis des siècles. Des habitants plutôt sympathiques, quoiqu'on en dise...

Les miettes de mes sandwichs ou de mes croissants nourrissent parfois les pigeons de la ville.

Mais, ne le dîtes surtout pas. Cette attitude est en contradiction avec les instructions municipales qui interdisent de donner à manger à ces volatiles et aux animaux errants, en général. Pour ma part, inspiré peut-être par Saint-François d’Assise, je me refuse à les laisser crever de faim …

A ce jour, fort heureusement, on n’a jamais passé les menottes à un citoyen secourable qui prend soin de ces gentils volatiles que la société humaine ne considère que lorsqu’ils deviennent voyageurs et se mettent à son service…

Rêve d’Icare

Ils sont les habitants de la ville, intimement liés à nos faits et gestes, perchés sur un balcon, abrités sur le rebord d’une fenêtre, nichés dans une cavité, marchant cahin caha sur le bord d’un trottoir. Ou volant dans le ciel urbain quand l’être humain reste … rivé au sol, plombé par le phénomène de la gravité terrestre. Les ailes ne lui ont jamais poussé en dépit de ses rêves récurrents. Une inadaptation physique qui va de pair avec une ambition démesurée qui l’a mené à inventer les aéronefs et la conquête spatiale. Les pigeons,  pour leur part, se contentent de plus modestes visées. Mais le ciel, il est vrai, leur a donné de quoi voler

Patrick Bossin qui aime à photographier les rues de la cité, souvent au petit matin, lorsqu’elles ne sont pas encore gagnées par l’agitation diurne, se plaît aussi à les mettre non pas en cage mais dans sa boîte : couple de pigeons se bécotant tendrement, à l’image des amoureux de Brassens sur les bancs publics qui se disent des «je t’aime pathétiques» et ont des «p’tites gueules bien sympathiques».  Pigeons roucoulant ou bien boitant bas, suivant le sort que les humains, peu compatissants, leur ont fait subir. Pigeons blottis sur les recoins de nos bâtiments. C’est fou ce qu’ils apprécient les monuments historiques…

Mal aimés

Leur vie est furtive, fugace et fragile et ils ne sont pas épargnés par les humains qui les écrasent parfois, sans ménagement, au volant de leurs grosses autos ou leur filent des coups de pied sans trop savoir pourquoi. Les pigeons sont des mal aimés, des incompris. «De toutes façons, on ne peut pas vraiment comparer les pigeons et les ours, ils sont trop différents. Les pigeons ne dorment pas l’hiver et les ours n’ont pas d’ailes» écrit l’auteur Finlandais Arto Paasilinna dans Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen . On appelle cela la différence. Et la différence, c’est le contraire de l’ennui. Surtout notre monde actuel menacé par l’uniformité…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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