Qu’importe si la délégation française n’a pas brillé lors des championnats du monde d’athlétisme à Doha. Le malaise fut ailleurs… Une compétition planétaire se doit d’abord d’être une fête, vécue par les athlètes et partagée par les spectateurs et même les téléspectateurs. Or, il n’en fut rien.
Pas d’enthousiasme, un stade aussi désert que les paysages qataris. Des fauteuils vides en guise de supporteurs. Difficile d’apprécier l’événement dans ces conditions. Que l’on retrouve d’ailleurs systématiquement dès lors qu’il s’agit d’épreuves sportives organisées dans les états du golfe persique où l’argent coule à flot mais où toute tradition sportive est absente.
Une climatisation géante à ciel ouvert
La chaleur insupportable, 40° à l’ombre, et un taux d’humidité épouvantable n’ont évidemment rien arrangé pour des athlètes un peu déboussolés par pareille situation. Pour y remédier, toutefois, les organisateurs ont « inventé » une climatisation géante dans un stade où le toit est resté ouvert. Ce qui ressemble à pousser à fond son chauffage en plein hiver tout en maintenant les fenêtres grandes ouvertes. Une aberration écologique. Mais on doute que les préoccupations d’ordre environnementales traversent l’esprit des princes qataris ou celui des dirigeants de la Fédération Internationale d’Athlétisme, associés dans ce « naufrage ». Ces championnats du monde ont constitué un avant-goût de ce qui nous attend en 2022 lorsque la Coupe du Monde de football se disputera dans le même pays, cette fois en plein hiver…
Inquiétude légitime
La jolie ville de Rouen a vécu sa catastrophe industrielle et écologique avec l’explosion intervenue à l’usine Lubrizol. Un accident majeur dont on ignore aujourd’hui les conséquences à moyen terme. Il est difficile toutefois d’imaginer qu’elles seront négligeables malgré les messages rassurants et répétés des autorités, s’appuyant sur un certain nombre de données. Selon elles, donc, tout irait de nouveau pour le mieux dans une Normandie idéale. Dans le même temps, les réseaux sociaux charrient leur lot de messages alarmistes. Entre eux, des experts scientifiques qui demandent du recul et réclament des études plus poussées avant de se prononcer. Face à cette situation, l’inquiétude demeure tout à fait logique et raisonnable. Le mensonge d’Etat qui avait suivi la catastrophe de Tchernobyl, en 1986, a laissé des traces indélébiles au sein de l’opinion publique. Comment faire encore confiance lorsqu’on a déjà été trompé ?
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