Des décennies de divergences, de différends, d’interrogations, d’affirmations, d’études et de confrontations pour parvenir à une décision qui, bien entendu , aurait pu intervenir beaucoup plus tôt. Des rapports, des contre-rapports, des procédures administratives, des milliers et des milliers de pages de dossiers, de recours en reports et de commissions en tribunaux, l’arsenal juridique, administratif et procédurier y est passé tout au long de ces longues années. Que de temps perdu et d’énergies gaspillées. Le paroxysme fut peut-être atteint avec une concertation publique inutile, dont le périmètre était discutable et dont les résultats n’avaient pas force de loi. Mais, promis, craché, « si je mens, j’irai en enfer », l’Etat en respecterait les résultats.
Un bataillon d’irréductibles Gaulois
On peut aussi regarder Notre-Dame-des-Landes au travers de sa Zad, un modèle d’organisation sociale et économique alternatif ou bien un grand bazar composé à la fois de gros bras et de fleurs bleues, faisant fi des réglementations et des lois. Voir les Zadistes, comme un bataillon d’irréductibles Gaulois ou de résistants utopistes et crasseux. Ou bien simplement comme des individus responsables, ayant décidé de prendre leur destin en mains, coûte que coûte, envers et contre tout.
Peau de chagrin
On peut encore déplorer les tergiversations, les atermoiements, les hésitations, les retards, les promesses, les longs et vains discours, le manque de courage ou de concertation réelle . Et au nom du sacro-saint développement économique- qui justifierait tout- regretter ce fameux aéroport, susceptible de faire décoller le grand ouest. Mais vers quel horizon ? Une toute autre appréciation est qu’il faut en finir pour de bon avec l’immense gâchis environnemental, arrêter de détruire, de déforester, de souiller et de raser pour de soit disant bonnes causes. Et de prétexter que l’emploi peut justifier les pires sévices et entraîner des séquelles irrémédiables sur un environnement déjà réduit à une peau de chagrin par la pression démographique et la logique de transports lourds et traumatisants.
La clef sous la porte
Si des villes moyennes réclament de disposer non pas d’un mais de deux aéroports, alors la nature n’a plus qu’à mettre définitivement la clef sous la porte. Le feuilleton de Notre-Dame-des-Landes, avec ses maladresses, ses acteurs pas toujours très fréquentables, ses épisodes édifiants, ses barricades et ses CRS, est révélateur et significatif de deux visions. Quel monde veut-on pour demain ? Celui du tout béton et d’une mobilité effrénée ou bien une planète où le vol des avions ne coupent pas définitivement les ailes des oiseaux….
Commenter