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Edito

La Coupe du Monde des abonnés

Les droits sportifs se vendent à prix d'or, les diffuseurs pullulent...et les modestes téléspectateurs en sont les victimes.

Evénement planétaire, la Coupe du Monde de football va faire la une de l’actualité un mois durant, au moment où les vacances, pour beaucoup, se profilent à l’horizon. Quatre ans après les Jeux d’hiver de Sotchi, les regards se tournent de nouveau vers la Russie, ce vaste pays poutinien au carrefour de l’Europe et de l’Asie.
Enfin, les regards… de ceux qui ont les moyens de s’offrir un abonnement pour les chaînes BeIN Sports. Car il faut désormais posséder un porte-feuille bien rempli pour accéder aux grandes retransmissions sportives. Les autres, pendant un mois, n’auront droit qu’à la portion congrue…

A y perdre son décodeur

Le week-end prochain se dérouleront les 24 Heures du Mans, épreuve mythique du calendrier international de sport-automobile et monument historique du sport français. La course, qui vrombit pendant deux tours d’horloge, sera retransmise intégralement sur Eurosport. Vous appréciez les péripéties hebdomadaires du Top 14… elles sont à retrouver sur les chaînes du groupe Canal +. Mais il faut avoir BeIN pour suivre les matchs de Coupe d’Europe de rugby. Les sports d’hiver se retrouvent sur Eurosport, qui diffuse également une partie du calendrier cycliste, mais le football anglais, ancien fleuron de Canal + Sport, a été raflé par SFR sports (accessible seulement sur le Net), filiale du Groupe Altice et prochain diffuseur de la Ligue des Champions. De quoi y perdre son latin… et son décodeur. La télévision publique, elle, a déserté depuis longtemps ce terrain trop onéreux.

Un énorme gâteau

La liste, bien-sûr, serait longue et l’énorme gâteau est désormais partagé par une somme d’opérateurs et de diffuseurs qui se font la guerre, achètent les droits à des prix extravagants, se les disputent, se les arrachent, les perdent au fur et à mesure des appels d’offre, ingurgitent ou grignotent,absorbent ou régurgitent, selon les cas, au grand dépit des téléspectateurs, devenus les dindons d’une mauvaise farce concurrentielle et économique.

Impétrant hispanique

Le dernier épisode en date est l’arrivée d’un opérateur espagnol, Mediapro, qui a racheté à prix d’or les droits sur l’insipide championnat de France de football, dont le vainqueur est connu avant même le début de la compétition. Objectif avoué des ambitieux impétrants hispaniques : créer une chaîne 100% football… Hirsute et foisonnant, instable et détonnant, ce paysage médiatique engendre des catastrophes économiques : BeIN Sports, en gros déficit, ne survit que grâce aux investissements qataris, Canal +, bousculé, se casse la figure. Eurosport a été racheté par le géant américain Discovery (qui vient de s’offrir les droits des tournois du PGA Tour de golf). Et que dire de SFR dont on ne sait jusqu’où il survivra. Le téléspectateur, lui, n’a d’autre choix que de subir encore et toujours ou bien regarder Plus Belle la Vie… Mais il y atout de même des limites…

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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