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Clovis Cornillac 1 / Photo Olivier Perrot
Photo Olivier Perrot
Culture

Clovis Cornillac, le magnifique

A la veille de la sortie du film "C'est Magnifique, voici un extrait des propos tenus par de Clovis Cornillac au lendemain de l'avant-première clermontoise organisée récemment au cinéma CGR Le Paris.

Le 1er juin 2022, est la date de sortie officielle de C’est Magnifique, le nouveau film de Clovis Cornillac. Ce long métrage raconte l’histoire de Pierre, un quarantenaire, qui a toujours vécu en montagne, loin des désordres du monde, entre ses hibiscus, ses abeilles et son miel. A la mort de ses parents, son univers bascule : il découvre qu’il a été adopté et doit apprendre à survivre dans une société moderne qu’il n’a jamais connue. Déterminé à élucider le mystère de ses origines, il croise la route d’Anna qui, touchée par sa bienveillance, accepte de l’aider. A mesure qu’il progresse dans son enquête, il va d’émotion en émotion, en se décolorant…
Clovis Cornillac, réalisateur-acteur est venu récemment à Clermont, au CGR Le Paris, présenter son film en avant-première, l’occasion d’un entretien post projection :
Propos recueillis par Olivier Perrot

Votre film sort après une longue tournée de plus d’un mois d’avant-premières.  Quel a été l’accueil du public ?
Je senti que les gens étaient très joyeux après les projections. Joyeux n’est peut être pas le bon mot… plutôt un soulagement, un moment de répit, c’est sans doute l’époque qui veut cela. C’est hyper agréable de faire du bien durant un laps de temps. Au départ j’avais l’idée de faire un film sur la bienveillance alors de sentir que le gens sont bien après avoir vu le film, c’est extrêmement agréable, plus que ce que j’imaginais.

Le film débute en drame. Pourquoi se termine-t-il en fable ?
En fait le projet était de faire un film lumineux, voir pop, avec des couleurs, du swing, (d’où la musique de Dario Moreno), du joyeux, mais je voulais aussi évoquer des choses compliquées… la manière dont on vit, la recherche d’identité, la violence de la société avec les gens qui sont un peu en marge… toutes ces choses que je ne voulais pas traiter de manière lourde et dramatique. Je souhaitais emmener le spectateur sur un territoire un peu différent.

Après les projections, comment les spectateurs classent le film ?
Le public le range dans une case qui me plaît beaucoup. On me parle de Forrest Gump, d’Amélie Poulain des films de Tim Burton, de Jacques Tati qui est pour moi un des plus grands réalisateurs français. Je n’ai jamais pensé me frotter à des gens qui ont été géniaux. Je n’invente rien, je remâche ce que j’ai vu de manière inconsciente. Je suis incapable d’imiter des génies, je me contente de travailler, travailler, travailler. Je ne saurais comment définir le film, et le public me donne des clés…mais ces cousinages sont flatteurs et cela me plaît.

Votre personnage principal perd ses couleurs alors que l’histoire progresse. Quelle est la symbolique de ce changement ?
Cela permet d’accepter ce personnage qui est décalé. Si on n’avait pas ajouté une dimension poétique, on se serait trop interrogé sur sa vie… en fait pour moi, ce personnage est un super héro et la perte de couleur permet de remonter dans le temps, un peu comme les vieilles photos chez ma grand-mère.

Que voudriez-vous que les gens retiennent du film ?
Je ne vais surtout pas dire ce qu’il faut en retenir. Mon film est plein de choses très personnelles. Ce qui est important est de savoir comment les personnes fabriquent leur propre récit avec ce que je leur propose. Je n’ai pas envie d’être facho et dire cela veut dire cela. C’est une proposition avec plein de choses dedans, très cohérente pour moi. Je suis ravi quand des gens mettent en avant des trucs que je n’ai pas conscience de faire.

Vous souhaitez, malgré tout, dénoncer le monde dans lequel nous vivons.
Nous vivons dans un monde où des choses nous saoulent, nous choquent mais on s’y est habitué. Je trouvais amusant d’y mettre un personnage décalé pour voir qui est le plus imbécile des deux. Est-ce celui qui descend de la montagne et qui n’a pas les codes ou est-ce nos codes qui sont absurdes à certains moments ?

Pourquoi avez-vous pris le premier rôle du film ?
J’avais d’autres envies au départ, je ne fais pas des films pour jouer dedans. Il s’avère que je me retrouve souvent dans mes films pour des raisons de marché. Cela rassure les partenaires financiers. Quand je peux amener quelque chose au film je le fais mais si j’ai le moindre de doute, il est hors de question que je joue dedans. Je n’ai pas envie d’abîmer mes propres films. Mais quand je joue, je gagne énormément de temps. Le fait d’aller vite me permet de dépenser moins et payer des choses supplémentaires pour le film.

Myriam Boyer, votre mère fait partie du casting, c’était une évidence ?
C’est devenu une évidence. Je n’avais pas d’idée d’actrice quand j’écrivais l’histoire, mais c’est une actrice remarquable et j’avais besoin de son charisme pour ce personnage, le rôle demande ce type d’actrice. Il n’y en pas pas beaucoup des Myriam Boyer…

Clovis Cornillac / Photo Olivier Perrot
Photo Olivier Perrot

Le film est tourné à Lyon, vous avez voulu donner un rôle à cette ville ?
C’est vrai que c’est un personnage. Je suis lyonnais, je rêvais de filmer la ville avec le prisme de ma jeunesse. En fait, ce Lyon n’existe pas mais mais il existe dans mon film, c’est ça qui est génial dans le cinéma. C’était la même chose avec le Montmartre d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet. Le public va idéaliser un Lyon… cela va avec le propos du film.


C’est Magnifique,
comédie réalisé par Clovis Cornillac avec Clovis Cornillac, Alice Pol, Lilou Fogli.

À propos de l'auteur

7 Jours à Clermont

La rédaction de 7 Jours à Clermont est composée de journalistes professionnels locaux. 7 Jours à Clermont, média web entièrement indépendant, a la volonté de mettre en exergue l’activité et les événements marquants des 7 jours à venir dans la métropole clermontoise.

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