Pour palier au manque chronique de fiabilité de la liaison ferroviaire entre Clermont et Paris et en attendant de voir peut-être… un jour… un train reliant les deux capitales en 2h30, la liaison aérienne Clermont-Orly refait surface régulièrement tel un serpent de mer.
En 2024, la ligne 14 du métro permettra une connexion entre l’aéroport historique et le centre de Paris, de quoi réactiver les doléances de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Puy-de-Dôme et de l’association Objectif Capitales qui mobilise les décideurs publics et privés autour de la question de l’enclavement du territoire et des transports. Une négociation est en cours sur la réouverture de cette fameuse ligne qui serait une alternative crédible au train, mais aussi à la ligne actuelle d’Air France qui propose un débarquement à Roissy. La fin des négociation étant programmée pour les derniers jours de novembre, la CCI vient de lancer un sondage express (cliquez ICI pour y répondre) destiné à identifier les besoins actuels et les attentes des chefs d’entreprises, pour valider, une fois de plus, la pertinence de cette liaison au départ de l’aéroport clermontois géré par Vinci Airport.
Délaissée par Air France
Ouverte en 1961 et exploitée par Air Inter, puis par Air France, la ligne Clermont-Orly a été fermée au début de la crise Covid, la compagnie préférant poursuivre l’activité sur la seule liaison Aulnat-Roissy afin de maintenir le transit international. Cette desserte étant bien moins pratique pour les vols intérieurs et les vols d’affaires, la mobilisations des décideurs avait conduit à la réouverture Clermont-Orly avec Amélia qui, au passage, empocha un belle enveloppe d’aide au démarrage de 700 000 euros accordé par la région. Le premier vol décolla à l’automne 2021 mais la petite compagnie du fermer la ligne quelques mois plus tard, le nombre de passagers étant insuffisant pour atteindre la rentabilité. Le président de la CCI, Claude Barbin, eut beau exhorter les chefs d’entreprises à utiliser la ligne, rien n’empêcha une nouvelle interruption du service.
Un modèle obsolète ?
Les négociations font, certes, renaître l’espoir, mais la question du modèle de cette ligne est définitivement posée. Nombreuses sont les entreprises qui se sont engagées dans une démarche RSE et qui se montrent de plus en plus attentive à leur bilan carbone évidemment impacté par les déplacements en avion. En France, le décret Beges (bilan des émissions gaz à effet de serre) impose aux entreprises de plus de 500 salariés de faire et de rendre public leur bilan carbone et en Europe, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui entrera en vigueur dès 2024, élargira cette obligation aux entreprises de plus de 250 salariés. L’heure n’est donc plus vraiment aux nombreux déplacements professionnels mais plutôt au télétravail et au développement des réunions en visio, plus « rentables » sur de nombreux points. Les politiques RSE, les nouveaux usages mais aussi la prise de conscience écologique ont-ils condamné la ligne Clermont-Orly ? Les adhérents d’Objectif Capitales en seront vites informés, mais peut-être faut-il envisager de se contenter d’une liaison ferroviaire ferraillante encore quelques temps en attendant le nouveau matériel promis ou préférer la voiture pour rejoindre Paris.
Dommage, ce sondage est déjà obsolète puisque Air France vient tout juste d’annoncer qu’ils quittent l’aéroport d’Orly en 2026 : https://www.lefigaro.fr/voyages/conseils/air-france-quittera-orly-pour-roissy-en-2026-comment-relier-les-deux-aeroports-20231018
Desservir Roissy reste pertinent, mais relancer une ligne ClermontFd-Orly serait une hérésie (et probablement une gabegie financière).