La CEPAL, Caisse d’Épargne Auvergne-Limousin dont on connait la volonté d’agir sur la transition écologique à travers un ambitieux plan RSE, (Responsabilité Sociétale des Entreprises), souhaite accompagner ses collaborateurs dans les évolutions des mobilités douces mais aussi des transports intra-urbains. Elle vient de signer à Clermont une convention de partenariat avec le SMTC-AC, institution qui organise et gère les différents modes de déplacement dans la métropole, le tram et le bus en premier lieu, mais aussi les vélos C.Vélo en libre-service ou VAE en location longue durée.
Les salariés de la CEPAL sont incités à prendre les transports en commun
« Concrètement, la CEPAL prend en charge une partie des frais de transport en commun et incite les collaborateurs à utiliser le moins possible leurs véhicules à moins qu’ils ne soient électriques » explique Fabrice Gourgeonnet, président de la CEPAL. « Nous les incitons autant que possible à utiliser les transports en commun disponibles dans la ville ou à défaut les vélos. Pour les déplacements professionnels, plus ponctuels, nous avons des cartes de transports, mais sinon, à titre personnel pour les trajets entre l’entreprise et le domicile, nous avons mis en place un abondement ». La convention va également permettre des actions très concrètes comme un test grandeur nature, pour 6 collaborateurs qui vont tester gratuitement durant deux semaines en novembre, des vélos à assistance électrique C.Vélo.
Une prise de conscience déjà ancienne
« Cela fait 10 ans que l’on travaille sur la mobilité » rappelle le président de la CEPAL. « Nous travaillons sur deux axes. Le premier est le rôle de l’entreprise, le rôle sociétal, sur la transition. On limite les déplacements en rapprochant les collaborateurs de chez eux et en trouvant une agence où ils peuvent travailler au plus proche de leur lieu d’habitation. On limite aussi les déplacements avec une accélération des réunions à distance depuis le Covid, on organise aussi des réunions modales, qui évitent le déplacement de personnes de Clermont à Limoges ou Paris juste pour quelques heures de réunion. On a aussi opté pour une transformation des modes de transport, l’avion n’est quasiment plus utilisé pour se rendre sur des déplacements professionnels à Paris, au profit du train. C’est d’abord une philosophie de l’entreprise. Le second rôle est d’accompagner chaque collaborateur dans la transition, pour que chacun trouve sa meilleure solution et devienne responsable aussi de ses actes. C’est un peu l’objet de cette convention avec le SMTC, savoir communiquer au delà des axes de l’entreprise pour que chacun se sente responsable en utilisant les transports en commun ou les vélos électriques ».
« Sur le thème des mobilités on est sur des questions de comportement, donc d’éducation »
« Pour le SMTC-AC , ce que l’on appelle le plan de déplacement des entreprises est un levier essentiel. Sur le thème de la mobilité, on est sur des questions de comportement, donc d’éducation et il n’y a pas mieux que la relation qu’un employeur peut avoir avec ses salariés pour travailler sur ces questions là » explique François Rage, président du SMT-AC. » C’est une priorité que l’on a fixé il y a déjà 4 ou 5 ans, avec la création de deux postes pour accompagner les entreprises qui aujourd’hui sont dans l’obligation de rédiger un PDME (Plan De Mobilité Employeur). Ce n’est pas le cas pour la CEPAL, mais l’idée est de les accompagner en établissant un diagnostic et en apportant notre expertise. Nous animons également des temps de rencontre, des forums. Je tiens à mettre en avant le fait que la Caisse d’Épargne s’est entourée de ressources universitaires pour le suivi du dossier, c’est un exemple assez unique et je les félicite pour avoir mis en place ce partenariat avec d’autres institutions que le SMTC-AC parce que, plus on est nombreux, plus on s’enrichit et plus on est pertinent sur les analyses que l’on peut faire ». Comme le souligne Isabelle Calvairac responsable RSE au sein de la CEPAL, l’enjeu repose sur la capacité des salariés à transformer, c’est à dire de voir ce que les salariés qui utilisent une voiture aujourd’hui sont capables de faire demain. Le diagnostic du PDME a révélé qu’un tiers des collaborateurs de Clermont et Limoges se disent prêts à changer leur façon d’envisager leurs mobilités. 40% ont de l’appétence pour les transports en commun, 20% pour le vélo et 16% pour le covoiturage, des chiffres en progression par rapport à une précédente étude menée en interne en 2018.
L’entreprise joue un rôle essentiel dans la transition
« Aujourd’hui, nous avons quasiment tous les plus gros employeurs de la place de Clermont qui ont signé un plan de déplacement ou qui sont en train de le signer » reprend François Rage. « Cela montre que les questions des mobilités et de l’impact carbone des déplacements sont une préoccupation dans le fonctionnement de l’entreprise à la fois en interne mais aussi pour les salariés qui se déplacent. Pour moi, c’est porteur d’espoir parce que cela veut dire que cet enjeu de transition climatique est aujourd’hui partagé et pas que par des personnes qui depuis de nombreuses années nous alertent mais aussi par les décideurs du territoire. C’est comme cela que l’on aura un vrai effet. »
L’entreprise joue donc un rôle essentiel dans l’évolution des mobilités et de la transition mais aussi dans l’organisation même des transports en commun avec une participation financière comme le précise le président du SMTC-AC « Il y a trois sources de financement : ce que verse l’usager avec la tarification, ce que versent les collectivités, chez nous particulièrement la métropole et puis ce que versent les entreprises, privées et publiques, l’hôpital et la mairie paient aussi. Il s’agit d’un pourcentage de la masse salariale, le taux est aujourd’hui à 2%. Cela représente des sommes conséquentes. On est partenaire pour que chacun y trouve son compte, à la fois la planète, les salariés et les entreprises ». François Rage souhaite que le SMTC-AC soit plus pertinent et plus performant encore sur la question des déplacements liés à l’activité professionnelle et annonce que le nouveau plan des bus lié à InspiRe, ira dans ce sens.
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