Il faudra s’y faire et penser à lever le pied : depuis ce matin la vitesse est limitée à 30 km/h dans les rues de Clermont.
La mesure faisait partie des promesses électorales du candidat Olivier Bianchi, la voici donc appliquée 18 mois après sa réélection. Si cette limitation irrite bon nombre de détracteurs qui ne manqueront pas de dire tout le mal qu’ils en pensent sur les réseaux sociaux, en réalité la vie des automobilistes clermontois et pendulaires ne va pas être totalement chamboulée. Une bonne partie de la ville vivait déjà sous le régime « Zone 30 », précisément 26% des rues. Ce taux va passer à 86% mais les rues concernées étaient majoritairement des voies où le trafic, les feux tricolores et les passages piétons, imposaient de fait, de rouler à vitesse réduite. Les 14% restant sont des axes dits structurants sur lesquels la vitesse n’a pas changé à l’exception du boulevard Pourchon qui était limité à 70 km/h et qui est passé à 50 km/h. Les fins observateurs remarqueront que lorsque la municipalité a annoncé le changement, il avait été dit que tous les axes à 50 passaient à 30. La situation a donc évolué, preuve d’une écoute attentive des remontées de terrain y compris celles de T2C dont les bus sont sensiblement impactés par la mesure.
Comment s’y retrouver ?
Désormais la solution la plus simple pour savoir quelle vitesse adopter est de considérer le 30 km/h comme étant la règle principale. Les rues et les boulevards où l’on peut rouler à 50 km/h disposent ou vont disposer d’un nouveau marquage au sol indiquant la vitesse maximum autorisée. La ville procède d’ailleurs à un grand démontages des panneaux en hauteur pour éviter les confusions. Cela permet par la même occasion de faire un peu de ménage dans les rues parfois bien encombrées d’indications. A partir d’aujourd’hui il convient donc de garder le pied léger, l’œil sur le compteur de vitesse de son automobile et porter l’attention aux nouveaux marquages au sol qui font autorité. Désormais, le plus dur est de changer les habitudes de conduites prises depuis longtemps puisque la limitation à 50km/h en ville a été généralisée, il y a tout juste 31 ans, le 1er décembre 1990. Pour mémoire, les infractions pour excès de vitesse en agglomération sont sanctionnées par 135 euros d’amende et de 1 à 4 points selon la vitesse constatée avec récupération des points entre 6 mois et 3 ans.
Clermont dans la lignée de nombreuses villes françaises et européennes
C’est la ville de Fontenay-aux-Roses et ses 24 000 habitants fut la première à limiter la vitesse dans toutes ses rues à 30 km/h dès 1997 alors que du côté des métropoles c’est Grenoble qui a ouvert le bal en 2016, bien avant la vague écologiste. Depuis, 250 agglomérations ont suivi cette tendance, des grandes métropoles dont Paris mais aussi des petites communes à l’image de Pornichet qui compte à peine 10 000 habitants. Dans une interview au média spécialisé automobile Turbo, Julie Frêche, vice-présidente chargée des transports et des mobilités actives à la métropole de Montpellier qui applique la mesure depuis l’été dernier, déclarait « Avec les 30 km/h, il y a une réduction de 70 % des accidents mortels liée directement à la baisse de la vitesse en ville ». La réduction semble donc aller « dans le sens de l’histoire » et pas seulement en France puisque la limitation se répand également eu Europe. A Bruxelles, Milan, Madrid on roule également à 30.
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