Je ne l’ai pas vécue mais l’histoire m’a été rapportée par un ami cinéphile en qui j’ai toute confiance. Elle se déroule dans notre ville où le bon sens est pourtant solidement implanté. Bref, notre personnage se rend dans un restaurant de Clermont, que j’aime mieux, pour ma part, ne pas connaître, en compagnie d’une autre personne. A l’entrée, pas le moindre accueil humain ne leur est réservé; quant au menu, il s’affiche numériquement sur leurs téléphones. Voilà nos deux individus, pour le moins surpris, obligés de passer commande à partir de leurs portables comme dans un jeu vidéo. Est-ce un mauvais rêve ? Un film de science-fiction ? Un roman de George Orwell ? Ils n’ont pourtant encore rien vu… C’est un robot, et non une personne en chair et en os, qui va leur servir des aliments bien réels. Si l’idée leur était venue d’aller griller une cigarette sur le pas de la porte entre le plat principal et le dessert, elle eut été contrariée. « La porte de sortie ne s’ouvre qu’une fois le règlement effectué de façon numérique. Jusque-là, tu es coincé » m’apprend mon ami qui n’en a pas cru ses yeux. Et a toujours ce repas sur l’estomac. De quoi en effet vous donner des nausées.
Inexorable
Il pourrait ne s’agir que d’une anecdote, plus risible que cruelle, plus légère que fondamentale. Hélas, en la matière, l’histoire récente nous apprend que le paroxysme d’aujourd’hui devient toujours la règle de demain. Le témoignage reflète bel et bien l’orientation irréversible prise par notre société. Où les caissières disparaissent dans les grandes surfaces, remplacées par des ordinateurs, où la dématérialisation est la règle absolue, où les puces électroniques pullulent, où l’exclusion numérique n’a pas de limite, où le virtuel prend le pas sur le réel, où l’intelligence artificielle menace la capacité individuelle de décision et de doutes. Comment a-t-on pu en arriver là ? A ce degré de déshumanisation, de désincarnation, de tyrannie de l’informatique et des technologies ?
Face à ce grand cauchemar qui s’impose, qui s’étend, l’individu est évidemment impuissant. Il lui reste encore la capacité de rêver. Jusqu’à quand ? Et peut-être de se rendre au restaurant là où il demeure des serveuses pour sourire, des garçons pour apporter les plats et un peu de chaleur humaine. Profitons-en, le pire est pour demain.
Oui c’est une dictature numérique, pire un totalitarisme, qui s’instaure et qu’accompagnent d’autres exactions. Nous pouvions le prévoir, il suffit de lire « Le grand reset » pour comprendre mais certains continuent d’adhérer à cela ou refusent de voir.
M Chifflot
Les mots « dictatures » et « totalitarisme » sont peut-être un peu forts, car bien souvent liés à l’absence de liberté. Sans le numérique, vous n’auriez pas pu lire cet éditorial. La dématérialisation permet l’émergence de médias libres et indépendants comme 7 Jours à Clermont qui n’aurait pas eu les moyens de démarrer et sans doute d’exister durablement sans cette technologie. La question n’est pas tant dans la forme numérique mais bien dans l’utilisation, parfois abusive, qui en est faite et l’importance accordée dans la société. Heureusement, chacun a encore le choix de ne pas utiliser le numérique au risque cependant d’une forme de marginalisation, convenons-en.
Oui il s’agit bien de la dictature du numérique!!!! Mais on peut aussi résister comme par exemple n’être pas esclave du téléphone portable!!!
Boycott de ces lieux déshumanisés !
Cauchemar a table!
Des robots aux commandes d’un restaurant!!
Commandez votre repas sur votre portable??
Ah la France! Votre pays est le dernier bastion de la gastronomie civilisee. Resistez a cette innovation avec tous les efforts