Le sapin de Noël sera décoré, les cadeaux emballés, lorsque se déroulera la finale de la vingt deuxième Coupe du Monde de football au Lusail Iconic Stadium, devant 80.000 spectateurs et plus d’un milliard de téléspectateurs. Avant même son coup d’envoi, et au-delà des contingences sportives, la compétition aura fait couler beaucoup d’encre et suscité d’intenses débats.

Nul ne sait précisément combien cette coupe du monde qatari aura entraîné de décès parmi les ouvriers chargés d’œuvrer sur les différents chantiers. Ni jusqu’à quel point (certes modeste), elle contribuera à sa façon au réchauffement climatique. La vérité est que cette compétition disputée dans le golfe persique, en plein automne européen, rend mal à l’aise. Mais il fallait évidemment y penser avant que d’attribuer l’événement à l’émirat. Rappelons que le pays du Moyen-Orient était en concurrence avec l’Australie, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du sud…

Le dossier qatari avait tout pour être rejeté. Sportivement, il obligeait à une totale refonte des calendriers ; écologiquement, il constituait un désastre. On a déjà vu les respectables dirigeants de la FIFA à cheval sur les « droits de l’homme ». Cette fois, ils feraient une exception. Comment résister, en effet, aux arguments trébuchants du petit état à l’économie florissante ?

Emirat et émissaires

Les Français ont d’ailleurs joué un rôle déterminant dans le choix du cinquième producteur de gaz au monde. Michel Platini en fut un ardent défenseur lorsqu’il était membre du comité exécutif de la FIFA (et président de l’UEFA) au point qu’il fut soupçonné de lobbying au profit de l’état qatari et de conflits d’intérêt ; Nicolas Sarkozy, proche des responsables de Doha, est lui-même intervenu dans ce dossier. Bizarrement, on ne l’entend plus sur ce sujet…Quant à Zinédine Zidane, ambassadeur de cette Coupe du Monde, il avait avoué avoir été rétribué à hauteur de 3 millions d’euros pour promouvoir la candidature de l’émirat. Il a récemment déclaré qu’il était temps de « laisser la polémique de côté et laisser la place au jeu.  »

A défaut de véritable fête, il restera en effet 64 matchs de football à disputer que les téléspectateurs français auront le loisir de regarder sur TF1 ou beIN Sports, réseau de chaînes d’origine… qatari.