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Les créateurs de Capillum / Photo DR
Les créateurs de Capillum / Photo DR
Économie Environnement Innovation

Capillum ne restera pas sur la paille

La société Capillum créée à Clermont en 2019 est la seule société française à travailler sur le créneau du recyclage des cheveux. Sa croissance est rapide et son service R&D développe de nouveaux produits à l'image des disques et rouleaux de paillage agricole vendus en ligne depuis quelques jours.

En 2019, nous avions publié l’article Capillum : une start-up qui ne manque pas de cheveux  alors que James Taylor et Clément Baldellou, deux jeunes entrepreneurs sortis de l’ESC Clermont, venaient de créer une start-up spécialisée dans la valorisation des cheveux coupés. Depuis sa création, l’entreprise annonce avoir déjà collecté 70 tonnes de cheveux dont 50 tonnes ont été valorisées dans deux filières différentes : la récupération de kératine pour le domaine biomédical et la confection de coussins de dépollution* de l’eau destinés aux ONG. Mais en ce début 2022, la startup vient de lancer un produit révolutionnaire, le paillage de jardin en disque et rouleau, pour les jardiniers professionnels ou amateurs.

Une première mondiale

Première mondiale, le produit 100 % naturel est fabriqué à partir de fibres capillaires et de laine de mouton. Cette innovation biosourcée permet de créer une alternative écologique aux méthodes classiques de protection des sols au pied des végétaux pour les jardins, les potagers, les vergers, ou encore les haies. Ce paillage protège du froid en hiver et limite l’arrosage et le désherbage en été. Bio-dégradé en 24 mois, il suffit de le recouvrir avec du paillage neuf lorsque cela devient nécessaire. Fabriqué dans le nord, le produit est découpé dans un atelier à Gannat avant d’être conditionné à L’ESAT du CCAS de Clermont.  Pour l’instant le paillage est vendu uniquement en direct, via la boutique web Capillum.

Le recyclage des cheveux : un acte citoyen

Comme l’explique Clément Baldellou, le 1er pari était de retirer les cheveux coupés des ordures ménagères et de créer une nouvelle filière. « Notre matière première est inépuisable. Chaque jour, un million de Français se fait couper les cheveux et une personne sur deux serait prête à changer de coiffeur pour un coiffeur qui s’engage dans notre démarche éco-citoyenne. 300 coiffeurs** nous rejoignent mensuellement, souvent poussés par les clients qui ont compris que chaque citoyen peut, à son niveau, avoir un impact positif sur l’écologie. A ce jour, nous avons 2500 coiffeurs partenaires, le contingent le plus important étant basé à Clermont. Il y a en France 90 000 coiffeurs, 70 000 en salon et 20 000 à domicile… nous avons une belle marge de progression ! » Capillum a débuté une expansion au niveau européen avec l’Italie, mais comme le précise le chef d’entreprise « notre ambition est de devenir une référence européenne dans notre domaine en mettant en place un traitement local car si nous rallongeons les circuits, nous dégradons notre bilan carbone… ce n’est pas notre démarche. En France nous travaillons pour le stockage et le transport avec Urby, une entreprise, elle aussi, éco-responsable. Il nous faut mettre en place le même type d’organisation au niveau Européen ».

Capillum, success story

Partis d’une idée à laquelle personne n’avait pensé avant eux, les deux anciens étudiants de l’ESC Clermont ont créé Capillum en faisant preuve d’un engagement fort sur le domaine écologique. Leur projet a été récompensé de nombreuses fois sur des concours nationaux qui ont rapporté 100 000€ à l’entreprise, une belle dotation pour le financement de l’extension de la structure (qui compte désormais 8 salariés) et des programmes de recherche et développement. « Notre éco-système a bien fonctionné sur Clermont et nous voulons pousser le développement en trouvant de nouvelles applications » explique Clément Baldellou « Souvent l’innovation provient des choses du passé, il suffit de les adapter pour inventer ou réinventer des produits qui remplaceront ceux dont la fabrication nécessitent l’utilisation du pétrole. Le cheveu est la fibre de demain et il nous faut démontrer tous ces pouvoirs « .

*Le cheveu peut adsorber jusqu’à 8 fois son poids et retrouver son aspect d’origine après essorage
** Les coiffeurs partenaires s’acquittent de 99€ pour obtenir un kit de collecte et un kit de communication

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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