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Ainsi commence 2021-photo Patrick Bossin.
Edito

Brouillard épais

Quelles sont les nouvelles, ce matin ? Pas bonnes... Cela deviendrait donc une habitude. En ce début d'année, pas la moindre perspective ne nous est offerte.

Un homme qui marche au matin dans un épais brouillard. Il est le symbole de cet hiver que nous traversons, sans même savoir où il va nous mener. Encore moins quand ce smog va se dissiper. Les nouvelles qui nous parviennent quotidiennement n’ont rien de rassurantes. Pas une minute sans que de mauvais signes nous parviennent. La campagne de vaccination démarre mais au rythme où elle se déroule, il faudra des années pour qu’elle porte ses fruits.

La variante britannique a traversé la Manche et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Et encore, les fêtes de fin d’année ont provoqué une nouvelle flambée de l’épidémie qui, jour après jour, gagne du terrain. Ne comptons pas sur les interventions hebdomadaires de Jean Castex pour nous remonter le moral, ni sur celle de son ministre de la santé, Olivier Véran, pour maintenir le peu d’espoir qu’il nous reste. Quant au sacrosaint conseil scientifique, il ne s’embarrasse pas de ce genre de détail. Même les plus irréductibles des optimistes ont le moral en berne.

Relativiser à défaut de mieux

En ces premiers jours de 2021, qui nous a précipité dans un nouveau couvre-feu, à partir de18h, celui-là,  le brouillard ressemble davantage à une purée de pois qu’à une brume matinale. Et le printemps n’a jamais paru aussi lointain. A moins qu’il ne s’apparente au dernier que nous avons passé derrière les fenêtres, à tourner en rond, indéfiniment, attendant des jours meilleurs dont on sait aujourd’hui qu’ils ne sont pas arrivés. Des jours sans masques.

Sans la moindre perspective, sans horizon, les autorités, en effet, semblent davantage subir les événements qu’elles ne les anticipent, nous voilà donc contraints de tenter de les relativiser. Nous dire que ça pourrait être pire, que d’autres générations ont subi des malheurs bien plus grands, des catastrophes à une toute autre échelle. Que, contrairement à ce qu’indiquait le Président de la République, le virus, tout de même, ça n’est pas la guerre.

On aimerait lui dire

Mais l’on nous dit aussi, sans doute avec réalisme, que dans l’avenir les épidémies pourraient se multiplier, du fait de la déforestation, de la disparition de la biodiversité et de la folle concentration des populations humaines.

Cet homme qui marche au matin, dans un épais brouillard, ne sait peut-être pas où il va. Mais il sait comment il va. Et, ça ne va pas très fort. On aimerait lui dire : « ça ira mieux demain ». Mais, on n’y croit pas vraiment.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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