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Marc François.
Photo Fanny Reynaud.
Edito

Bienvenue dans un monde parfait

Vive le progrès, sans doute, peut-être… Mais de quel « progrès » parle-t-on ? Et qu’est-ce que la modernité ?

Faîtes le 1, puis taper 2. Ensuite appuyer sur étoile puis diez. Après, vous ferez  le 8. 8. 8 qui vous dirigera vers une deuxième boîte vocale. Formidable ! Impressionnant ! Moderne ! Le tout guidé par une voix dont on ne sait si elle est effectivement humaine ou issue d’un ordinateur… Et qui a  réalisé le programme de l’ordinateur ? Est-ce un être humain véritable ou un robot ? Et derrière le robot, il y qui ? A la sortie du magasin, payer à la caisse automatique : ni vu, ni connu, ni bonjour, ni au revoir. Au péage sur l’autoroute, ces interminables rubans d’asphalte qui évitent scrupuleusement tout village, plus la moindre trace d’un quidam de chair et d’os. Pourquoi s’embarrasser de telles créatures imparfaites. D’ailleurs, ne nous annonce-t-on pas des voitures automatisées, sans conducteurs, pour les prochaines décennies. Plus de « pilote » dans le véhicule mais seulement des passagers susceptibles de se consacrer entièrement à leurs smartphones et autres instruments technologiques. Nous sommes déjà des numéros de codes alphanumériques, des identifiants, des mots de passe. La vie rêvée…

Des existences modélisées

Les rencontres ? Programmées. Les relations ? Digitales. Les échanges ? Réalisés sur les réseaux sociaux. La connaissance ? A puiser sur Internet. Les achats ? Paramétrés, réalisés à distance. Les renseignements ? Fournies par des applications. Evidemment. Il ne reste plus guère qu’à insérer une puce dans le cerveau de nos contemporains pour en faire des « citoyens » électroniques, des individus hyperconnectés, des hommes et des femmes parfaitement adaptés et modulables. Des êtres hybrides correspondant définitivement à la nouvelle norme. Mi- humains, mi- automates, des gens comme il faut.

Dormez tranquilles

Nul besoin de réflexion ou de conscience dans l’univers tel qu’il se dessine. Ni scepticisme, ni libre arbitre quand il suffit d’être connecté. Ou plutôt hyper connecté. La raison, la sagesse, l’émotion, la sensibilité et la philosophie n’ont plus lieu d’être quand l’intelligence artificielle prend le relais. Soyez rassuré, elle fera le reste.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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