Bérénice de Racine constitue la matière première. Une matière qui selon l’actrice et metteuse en scène Vanessa Liautey créé chez le spectateur « cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie ». Antiochus aime Bérénice qui aime Titus qui l’aime aussi mais le pouvoir, la pression politique exercée sur Titus ne leur permettra pas de vivre cet amour. En s’emparant de la pièce de Racine, aux aspects intemporels, la compagnie La Faction aspire à donner au texte originel une dimension nouvelle et se propose d’entendre autrement ce drame. « Oui, cette langue peut parler et toucher. Comme elle m’a touchée, moi, jeune fille, qui ne connaissait rien au théâtre » assure encore Vanessa Liautey, la créatrice de la compagnie La Faction.
Un trio amoureux, deux pianos, une guitare électrique
La Faction aime à mêler les genres sans pour autant brouiller les pistes. Les spectacles vivants qu’elle créé conjuguent généralement des disciplines, le théâtre évidemment mais aussi la musique, le travail chorégraphique ou encore la vidéo. Avec Bérénice, la compagnie se propose de transfigurer la tragédie racinienne en une mélopée déchirante. Deux pianos, une guitare électrique agissent ainsi comme un prolongement naturel, ou une réponse, au texte. Quant au chant, dévolu aux acteurs, il est bâti selon le principe du parlé-chanté.
Une femme au centre du drame
« Nous ne montons pas la version intégrale de Bérénice parce que ce qui nous intéresse c’est le champ/contrechamp de l’intrigue, d’être au plus proche de ce que traversent et éprouvent, à ce moment-là, Bérénice, Titus et Antiochus. De la même manière que nous avons été exigeant dans le travail de coupes du texte, en se conformant aux règles de versification classique, nous avons voulu confronter la langue de Racine au travail de micro : retrouver une parole intime, grâce aux systèmes d’amplification » explique Vanessa Liautey. Le spectacle de La Faction, à la fois théâtral et musical, offre la part belle aux rôles féminins. Bérénice, figure forte, puissante, est ainsi à l’épicentre du drame qui se noue. Un drame, sans échappatoire, qui saisit le spectateur.
Mercredi 16 janvier à 20h30 à Sémaphore à Cébazat. Infos sur: www.semaphore-cebazat.fr
Spectacle très original qui mêle théâtre chant et musique. Les 3 arts sont très bien maîtrisés et la tonalité tragique du texte transparaît bien dans ce spectacle de 1h30. Bravo aux artistes !