Après le Mur BP du virage de Manson, un nouvel élément rappelant l’histoire du circuit de Charade, époque 1958/1974, vient de faire son apparition au niveau du village de Charade. Cet élément est un poste téléphonique en béton, peint aux couleurs du pétrolier Shell, sponsor des grand-prix internationaux. Il s’agit de la réplique exacte des 12 postes constituant un réseau destiné aux secours installés, à l’époque, le long des 8.055 km de l’ancien circuit.
Au fil du temps ces postes avaient disparu mais un exemplaire original, précieusement remisé, a permis de créer un moule pour lancer une refabrication.
Savoir-faire corrézien
L’origine du projet, revient à l’association Agissons pour Charade, qui depuis la reprise de la gestion du circuit par le Groupe GCK, a pour rôle de veiller au patrimoine du circuit et d’entretenir la mémoire du tracé historique. Son vice-président, Jean-Paul Tallandier a proposé au Lycée Pierre Caraminot d’Égletons en Corrèze, établissement formant des élèves aux métiers du BTP depuis 1933, de s’occuper de la partie technique en fabriquant le moule puis les nouveaux postes en béton. « L’intérêt de ce projet est qu’il s’intègre parfaitement dans notre progression pédagogique » explique Gilles Tissandier proviseur du Lycée Caraminot. « Dans la mesure où l’on a des travaux qui permettent à des jeunes de faire des choses qui ont du sens et qui ne sont pas démolies, une fois l’exercice terminé, c’est gagnant pour nous. C’est aussi une belle image pour le lycée. Cela nous permet de venir sur le circuit de Charade avec des élèves qui sont nombreux à venir de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour nous c’est de la communication, c’est une manière de faire du recrutement et c’est une belle application pédagogique que d’avoir ce type de réalisation. C’est un jeu gagnant-gagnant car cela rend service au circuit, cela permet de faire vivre un patrimoine et cela nous apporte des supports pédagogiques intéressants ».
Contribution à la reconnaissance des métiers du BTP
Lorsque l’association a présenté le projet à l’établissement, la validation a été rapide. « Soyons honnêtes, c’est le professeur qui, travaillant sa progression, dit oui je peux l’intégrer » explique le proviseur. « C’était un projet obligatoirement intéressant. Ce qui plaît aux élèves c’est de travailler sur ce circuit, même s’ils ne l’ont pas connu. Mais ils se passionnent pour l’esprit compétition, pour l’esprit voiture. Encore une fois ce qui est important c’est le travail qui est mené et à la fois l’image que l’on renvoie avec quelque-chose qui contribue à la reconnaissance des métiers du BTP ». Pour les élèves, la fabrication de ces postes entre dans leur cursus scolaire. « Cela va être utilisé dans le chef-d’œuvre c’est à dire le projet professionnel que l’on a pour nos Bac Pro » précise Gilles Tissandier.
Préserver la mémoire de l’ancien circuit de Charade
Si la pose du premier poste se révèle très symbolique, le projet de poursuit encore un mois ou deux pour le lycée qui a déjà coulé une dizaine de pièce. Le proviseur imagine déjà revenir avec les élèves lorsque l’ensemble des postes sera installé. Mais si le travail touche à sa fin pour l’établissement, l’association, quant à elle, à encore beaucoup à faire. En plus de l’installation qui nécessite une coordination des parties prenantes, notamment les institutions, elle travaille également à créer un parcours touristico-patrimonial. Dans les postes, on ne trouvera pas de combinés à l’ancienne mais des informations sur l’ancien circuit et des QR codes permettant de revivre les grand événements qui ont animé le tracé tant apprécié des pilotes et que Stirling Moss, pas encore Sir, avait qualifié de plus beau circuit du monde.
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