L’hôpital est en tension ! Cette phrase revient assez souvent dans les médias, illustrant les difficultés rencontrées dans les hôpitaux publics dont le nombre de patients augmente plus vite que les moyens octroyés. Le CHU de Clermont est bien évidemment impacté et doit trouver les solutions pour garantir malgré tout, le meilleur service, en particulier aux urgences dont l’activité augmente chaque année de 4%.

Un dispositif expérimental

Durant l’été, un nouveau système d’admission aux urgences a été testé à titre expérimental pour améliorer la qualité d’accueil et le temps passé avec les nouveaux admis. Il convient de rappeler que le CHU de Clermont est le seul établissement du territoire a avoir maintenu l’ouverture de son service d’urgences 24h/24h et 7J/7.
Concrètement, entre 18 heures et 6heures du matin, toute personne admise au service des urgences devait avoir été entendue au préalable par une équipe du SAMU afin qu’elle puisse juger du caractère d’urgence de la situation. À l’issue de l’évaluation faite au téléphone via le 15, les régulateurs validaient l’admission ou renvoyaient vers la médecine générale.

Accueil aux urgences avec discernement

« Le bilan est assez positif » déclare le docteur Julien Raconnat, chef de service des urgences au CHU. « L’expérimentation a permis une diminution globale de l’activité aux urgences de 2,75% et de 13% aux horaire où nous avons filtré. L’objectif était de permettre l’accueil des patients les plus graves, ceux qui nécessitaient réellement le plateau technique des urgences tout en réorientant les patients qui n’en n’avaient pas le bénéfice. Sur l’ensemble de l’été, du 1er juin au 31 août, ce sont 9 100 patients qui se sont présentés aux urgences. Environ 1 000 d’entre-eux non pas été admis et réorientés, ce qui prouve le discernement dont nous avons fait preuve pour que les patients qui avaient réellement besoin des urgence, ou ceux sur lesquels il y avait le moindre doute puissent rentrer ». L’intérêt du dispositif était de pouvoir dégager du temps pour améliorer l’accueil des personnes admises. « Le chiffre clé de ce filtrage est que les patients entrés aux urgences ont été vus 12% plus rapidement pour le premier contact médical. Tous les patients les plus graves arrivés aux urgences soit via la régulation soit par leurs propres moyens ont été vus par l’infirmière et dépistés dès leur entrée » reprend le chef de service.

Un dispositif pérennisé

Suite à cette expérimentation positive, le dispositif va être pérennisé jusqu’à la mise en place du SAS, Service d’Accès aux Soins, prévu dans le Ségur de la santé. L’objectif est de pouvoir répondre à la demande en soin des patients « non différables » et qui en ont réellement besoin. Le filtrage permet de redonner du sens au travail des équipes qui, de fait, ne se retrouvent plus confrontées à des situations considérées comme caricaturales. Les exemples de comportements inappropriées ou agressifs se sont, en effet, multipliés au fil du temps. En cas de besoins, le bon reflexe à adopter est donc de contacter le 15 pour un premier avis et obtenir un « billet d’entrée » sur la période 18h/06h.

Informations pratiques sur le site du CHU