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La route du Tour, l'ambiance magique de juillet. Photo D.R.
Sports Week-End

Un Tour sans Froome mais pas sans Ineos

Le forfait de Christopher Froome aiguise les ambitions de ses adversaires. Si le Tour 2019 (du 6 au 28 juillet) apparaît ouvert en l'absence de plusieurs têtes d'affiche, l'équipe Ineos reste favorite et le Colombien Egan Bernal pourrait bien en être le maître.

L’événement s’est produit sur une route près de Roanne, alors que le coureur découvrait le contre-la-monte du Dauphiné. La chute de Christopher Froome, entraînant de multiples fractures, redistribue les cartes du prochain Tour de France et aiguise les ambitions de ses adversaires, à l’approche d’une Grande Boucle montagneuse. Le quadruple vainqueur de l’épreuve, forfait, ne remportera pas une cinquième couronne. Et à plus de 34 ans, les occasions, pour lui, vont se faire rare…

Pour autant, l’équipe Ineos (ex Sky) ne prendra pas le départ de l’épreuve sans ambition. Au contraire avec la nouvelle étoile du cyclisme, le Colombien Egan Bernal, l’avenir semble lui appartenir. Grimpeur ailé, bon rouleur, à l’aise dans les bordures, Bernal partagera sans-doute les rênes de son équipe avec le vainqueur sortant, le Gallois Geraint Thomas dont les performances apparaissent ternes depuis le mois de juillet dernier. Comme elle l’était d’ailleurs auparavant… L’absence de Froome pourrait d’ores et déjà dégager l’horizon du Colombien, prêt à s’emparer du pouvoir à seulement 22 ans. Reste à savoir comment fonctionnera ce binôme qui peut se révéler volcanique.

Ineos contre le reste du monde

Nairo Quintana, attendu depuis des années, semble avoir prouvé ses limites. Adam et Simon Yates, les jumeaux interchangeables, possèdent des atouts sans présenter beaucoup d’assurance. Rigoberto Urán (2e en 2017) devrait lutter pour le podium mais la victoire lui semble inaccessible. Vincenzo Nibali a consenti beaucoup pour arracher la seconde place du Giro (derrière le surprenant Equatorien Carapaz) et il se contentera vraisemblablement d’éventuels coups d’éclat, à l’image de l’insaisissable basque Mikel Landa. Le rouleur australien Rohann Dennis, en vue sur les routes du Tour de Suisse, a progressé en montagne (si l’on en croit son Tour de Suisse) mais on l’imagine mal tenir la dragée haute à Bernal.  Il ne faut guère attendre de miracle du Néerlandais Steven Kruijswijk. Et les forfaits se sont succédé dans le sillage de celui de Froome: le Slovène Primoz Roglic a privilégié le Giro et laissé trop de forces sur les routes italiennes. Et du côté du Hollandais Tom Dumoulin, le dauphin de Thomas, l’été dernier, c’est le genou qui coince au point de le forcer à renoncer. Du coup, la véritable menace pour la formation Ineos devrait provenir de Jakob Fuglsang, lauréat de Liège-Bastogne-Liège et du récent Dauphiné. Le coureur danois paraît transformé, à l’âge de 34 ans et il bénéficiera de l’indispensable soutien de l’équipe Astana qui multiplie les victoires depuis le début de l’année. Pour Ineos, il représentera le véritable danger.

Une opportunité pour Bardet?

Romain Bardet- photo Patrick Dorckel.

Côté Français, les atouts semblent réels. En particulier avec Thibaut Pinot, à qui sa victoire dans le Tour de Lombardie, sembla avoir donné des ailes. Le Doubiste sera à son affaire dans les cols des Alpes et des Pyrénées… Romain Bardet sera l’autre carte française. A bientôt 29 ans, le coureur auvergnat est sans doute à maturité. Il ne cache pas son ambition de remporter la Grande Boucle au cours de sa carrière et il ferait bien de ne plus tarder car une nouvelle génération (emmenée par Bernal, Tadej Pogacar et Remco Evenepoel) s’apprête à prendre le pouvoir. Bref, ce pourrait être l’année ou jamais d’autant que le tracé lui convient à merveille. Pourtant, jusqu’à présent, il est l’auteur d’une saison en demi-teinte qui incite à la prudence. Bardet sur le podium? Probable. Sur la plus haute marche? Difficile, tout de même, de l’envisager… A lui, désormais, de déjouer les pronostics. Enfin, le numéro un mondial Julien Alaphilippe devrait se transformer en chasseur d’étapes. A moins qu’il ne vise plutôt un maillot de la montagne qui, paradoxalement, récompense rarement le meilleur grimpeur.

Le Tour sur les routes auvergnates. Ici en 2005 près d’Issoire.

Brioude, le 14 juillet

Le parcours 2019, rendant hommage à l’inégalable Eddy Merckx, est suffisamment corsé pour promettre de belles joutes, avec sept jours passés en montagne, depuis les Vosges jusqu’aux Alpes, escaladées durant la dernière semaine. C’est ce tracé qui a décidé Romain Bardet à privilégier le Tour plutôt que le Giro. Et l’étape Saint-Etienne-Brioude, courue le 14 juillet sur les routes de la Loire, de la Haute-Loire et (un peu) du Puy-de-Dôme, ne pouvait le laisser indifférent puisqu’elle se terminera dans sa ville natale. Un beau cadeau de la part des organisateurs mais aussi de la cité brivadoise qui, bien entendu, a du mettre la main à la poche…

Retrouvez notre article: « Quand le Tour venait à Clermont…ou dans ses environs ».

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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