Si à ce jour, 31 000 étudiants ont démarré leur année universitaire, ils seront environ 38 000 d’ici la fin de l’année 2022 à suivre un cursus à l’Université Clermont Auvergne. Mathias Bernard savoure une rentrée plutôt calme, sans aucune contrainte sanitaire (ce n’était plus le cas depuis 2019) ni réforme majeure à mettre en oeuvre, alors que l’année 2021 avait vu un reformatage de l’offre de formation. « La tendance est à la stabilité côté effectifs » commente le président « nous avons une très légère baisse des inscrits de 1%, soit un peu plus de 350 étudiants, ce qui confirme la tendance de l’an passé. Suite au Covid nous avions perdu des étudiants en première année, donc mathématiquement cela se répercute sur la seconde année et sur l’effectif général. » Au regard des profils, en particulier des 6 000 primo-entrants, l’UCA reste dans l’équilibre et la mixité sociale.
Deux nouvelles formations et un module commun de sensibilisation au développement durable
Deux dispositifs de formation sont apparus cette année. Le premier est un parcours de préparation au professorat des écoles, dispensé à Moulins en partenariat avec le Lycée Jean Monnet d’Yzeure. Cette formation de 3 ans a rencontré un grand succès avec près de 800 candidats sur Parcoursup, mais seulement 35 places à pourvoir. Le second permet de devenir officier de la Gendarmerie nationale. L’UCA est l’une des trois universités françaises à proposer cette formation avec seulement une trentaine de places qui ont trouvé preneurs très facilement.
Depuis quatre ans, l’UCA a son lancé son projet I-Site autour du thème Concevoir des modèles de vie et de production durable. Elle est l’une des premières universités en France à imposer dans l’ensemble des cursus proposés, un module de sensibilisation au développement durable. Désormais, ce module de 24h est obligatoire pour pouvoir valider une licence.
Crise de l’énergie à l’UCA : « toute fermeture est exclue »
L’Université Clermont Auvergne gère 350 000 m² de bâtiment, ce qui génère selon les années et la rigueur hivernale une dépense de chauffage de 6 à 7 millions d’euros pour un budget global de 300 millions dont 240 en masse salariale. Mathias Bernard à de quoi être préoccupé en observant la flambé des prix des diverses énergies utilisées. « Jusqu’à la fin de l’année, le prix de l’énergie que nous achetons est garanti par contrat. Mais après ? Si l’hiver est froid et que la flambée des prix se poursuit, nous pourrions nous retrouver avec des factures grimpants jusqu’à 15 millions, que nous n’avons évidemment pas sur le budget ». A la question d’un plan de frugalité énergétique, la président répond avec un air amusé que l’Université ne risque pas de baisser le chauffage à 19° car dans une majorité de bâtiment, l’hiver, même avec le chauffage à fond, il ne fait jamais 19°. Cela ouvre évidemment la question de la vétusté des bâtiments dont à peine un tiers a été rénové depuis 15 ans, et ceux qui l’ont été, ne sont pas toujours performants sur le plan énergétique. « Toute fermeture est exclue affirme cependant Mathias Bernard, conscient des conditions. « Nous attendrons les vacances de Toussaint pour allumer et réduirons la période de chauffe. Nous réfléchissons aussi à fermer les locaux plus longtemps durant les vacances d’hivers et regrouper le personnel sur certains sites durant ces périodes de Noël et février ». L’état du bâti de l’UCA reste donc un vrai sujet en particulier sur le court terme. Le campus des Cézeaux sera raccordé au réseau de chaleur de la métropole mais pas avant 2024, et un grand programme de rénovation coûterai dans les 40 millions d’euros. La région Auvergne-Rhône-Alpes à bien annoncé un plan de financement, mais pour l’instant il est en stand-by. Le président n’a plus qu’a observer les bulletins météo en comptant sur le réchauffement climatique.
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