Les nombreuses grues qui s’élèvent actuellement dans le ciel de la métropole clermontoise nous indiquent clairement que l’espace urbain est en pleine mutation. Les grands projets comme celui de l’Hôtel-Dieu, de la Comédie de Clermont ou de la Place des Carmes ont un peu occulté ceux qui sont passés ces dernières années de la phase projet à la phase construction et aménagement, comme l’écoquartier de Trémonteix.
Sur les 20 hectares qui composent la plus grande réserve foncière de la ville, entre le versant nord du Parc Montjuzet et les fameuses Côtes de Clermont, vient d’être inaugurée la première tranche d’un quartier entièrement neuf, conçu avec la collaboration du cabinet d’urbanisme Sycomore.
20 ans depuis les premières réflexions sur le quartier
C’est en 1998 que sortent les premières idées d’urbanisation de cette partie de la ville qui, à terme, regroupera environ 700 logements. En 2004, sous l’ère Serge Godard, maire de l’époque, la municipalité décide que l’aménagement confié à Logidôme devra suivre une démarche répondant à l’appellation « écoquartier » qu’il ne faut ne pas confondre avec « quartier écologique ». Aujourd’hui à Trémonteix, on ne voit pas de spectaculaires panneaux solaires sur les toits, ou de flamboyants potagers sur les terrasses mais on comprend que l’aménagement est basé sur le développement durable, l’écocitoyenneté et surtout la mixité. Les bâtiments BBC* dépassant les normes actuelles sont construits en matériaux issus de filières locales comme la filières bois et disposent d’une exposition favorable. Une partie des voitures disparaissent sous les constructions, les voies piétonnes sont nombreuses et les bus qui desservent le centre en quelques minutes sont fréquents.
Des logements et des hommes
Afin de ne pas reproduire le schéma des années d’après-guerre qui a conduit à la construction de véritables ghettos, l’écoquartier est conçu pour permettre de créer du lien social. Ainsi les immeubles jouxtent une zone sportive d’envergure aménagée autour des 3000m² de la nouvelle place Eychard** avec notamment un terrain de foot, un terrain de tennis, deux plateformes représentant au total une trentaine de terrains pétanque et un gymnase. Au sein même des résidences, les promoteurs ont créé des espaces à usage mutualisé. Cette organisation urbaine permet de créer une vie de quartier finalement assez proche de la vie de village.
L’exemple Semblada, habitat participatif
La Semblada est un habitat groupé dont la réalisation est issue de la volonté commune d’occupants, engagés dans une démarche coopérative destinée à réduire la trace écologique et à favoriser les mixités sociales et générationnelles. Sept foyers ont récemment pris possession d’un bâtiment bioclimatique à ossature bois où l’on trouve par exemple, en plus des appartements, une salle commune avec kitchenette, une buanderie, un studio ou un jardin partagé arrosé avec un système de récupération d’eau de pluie. Les habitants de la Semblada ont également récupéré la gestion de la parcelle de vignes du quartier qui était assurée jusqu’alors par un chantier d’insertion. Chaque année, depuis 2015, la parcelle donne l’occasion d’organiser à la fin de l’été des vendanges citoyennes qui ne peuvent que rapprocher les habitants.
* BBC ou bâtiment basse consommation
** Paul Eychard était peintre, enseignant à l’Ecole des Beaux-Arts et aussi historien. Il a créé l’ASCOT (Association pour la sauvegarde des Côtes-de-Clermont-Chanturgue) et défendait l’idée que la bataille de Gergovie s’est déroulé sur les côtes de Clermont-Chanturgue.
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