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Saïd Bara: "construire un dialogue permanent avec les associations de commerçants mais aussi, directement, avec les commerçants..."
Entretiens Vie publique

Saïd Bara: « On est en train de sortir du triptyque voiture/stationnement/commerce »

Qu'en est-il de la politique clermontoise en matière commerciale? Selon Saîd Bara, l'adjoint chargé du commerce et de l'artisanat, également conseiller métropolitain, "la reconquête du centre-ville est en marche". Nous l'avons soumis au jeu des questions-réponses.

7 JOURS A CLERMONT : Clermont a reçu récemment un prix national, remis par PROCOS,  pour la meilleure évolution du centre-ville commerçant. Est-ce à dire que l’on vient de loin ?

Saïd BARA : C’est le cas en effet. Au début de l’actuel mandat municipal, la rue du 11 Novembre avait perdu une partie de ses commerces, la rue des Gras n’allait pas très bien. C’était sans doute la résultante de nombreux éléments, comme les chantiers importants du tramway et du Carré Jaude, ou encore du prix élevé des loyers commerciaux. L’appareil commercial du centre-ville était fragilisé et la vacance des boutiques en témoignait : on franchissait allègrement les 10%.  Aujourd’hui, le niveau est ramené à 7,5% et il va encore descendre ces prochains mois. Le prix qui nous a été attribué témoigne d’une politique vertueuse de redynamisation du centre-ville.

7 JOURS A CLERMONT : Le centre-ville, c’est la priorité en matière commerciale ?

S.B : Auparavant,  il n’existait pas de politique de développement commercial. On était surtout sur l’accroissement de la périphérie à partir de grosses structures et l’on prenait très peu en compte le commerce de proximité. Or, plus une ville a de boutiques, plus elle dispose d’une offre multiple, d’un commerce diversifié et plus elle se révèle dynamique. Le centre-ville, évidemment, est essentiel, il fallait assurer sa position en tant que pôle commercial.

7JC : La reconquête passe par le centre-ville. Mais qu’est-ce que le centre-ville ? Jusqu’où va-t-il ?

S.B :  A ce propos, une étude va être menée prochainement. Elle doit participer à redéfinir le périmètre du centre-ville. C’est une question qui impacte et croise de nombreux domaines, comme le stationnement, les modes de déplacement. Aujourd’hui, nous sommes en train de sortir du fameux triptyque voiture/parking/commerce et d’autres modes, d’autres formules émergent. Cet élargissement du centre-ville va se construire aussi, demain, avec l’arrivée de lignes structurantes en terme de transport.

« Avec les commerçants, les relations existent, elles se construisent »

7JC : Le travail de la ville, sur le plan commercial, s’effectue-t-il en concertation avec les commerçants ?   

Saïd Bara- photo Valentin Uta.

S.B : C’est l’un des éléments-clef du plan stratégique de redynamisation que nous avons mis en place : construire un dialogue permanent avec les associations de commerçants mais aussi, directement, avec les commerçants, et notamment à travers un guichet unique à destination des professionnels qui est un outil d’accompagnement, d’informations, d’échanges afin de mieux prendre en compte leur environnement. Globalement, aujourd’hui, les relations existent, elles se construisent, nous nous écoutons, on apprend à se connaître avec l’idée de construire, la volonté d’avancer ensemble.

7JC : Et les consommateurs, les usagers, dans tout ça ?

S.B : Là aussi, nous évoluons dans le cheminement. Nous réfléchissons à la création d’une structure intégrant les associations de consommateurs  afin de pouvoir les consulter de manière régulière et les associer aux différents projets.

7JC : Les commerçants des zones périphériques ne se sentent-ils pas aujourd’hui lésés ou délaissés ?

S.B : Nous avons élargi le périmètre de préemption commercial et artisanal à l’ensemble du boulevard Clémentel et jusqu’aux Fourches. L’idée est d’observer les évolutions et les mouvements dans un premier temps puis d’accompagner la vitalité et la créativité qui émane des quartiers. D’autre part, nous rencontrons aussi les directeurs des hyper-marchés, avec l’objectif de garantir la maintien et la capacité qu’ils auront demain à se régénérer. Bien-sûr, derrière tout cela, il y a aussi de nombreux emplois.

Un manager du commerce

7JC : La ville a recruté un manager du commerce. Quel est son rôle ?

S.B : Ingrid Jean-Joseph a été recrutée fin 2017. Son rôle est d’être un véritable lien avec les commerçants, les enseignes, les franchises. Elle rencontre, explique, écoute, fait remonter les informations et constitue l’interface entre la ville et les commerçants.

7JC : Commerce en ligne et commerce physique peuvent-ils, selon vous, durablement se conjuguer ?

S.B : Le commerce physique reste un élément indispensable pour le tissu urbain. Il représente un lieu de socialisation, de rencontres, d’échanges. Il est crucial, vital…En même temps, les habitudes changent et il faut tenir compte des phénomènes. Les commerçants, eux-mêmes, ont peut-être à se questionner et à mieux intégrer ces modifications dans leur stratégie. Nous pouvons peut-être les accompagner dans ces réflexions.

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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