Inaugurée il y a un ans et demi, la place des Carmes à Clermont a radicalement changé la physionomie du quartier et mis, enfin, en valeur le siège social de Michelin qui depuis toujours donnait dans la discrétion malgré l’influence de l’entreprise sur l’économie mondiale. Moins de voitures, de l’eau et toujours les platanes historiques sont la « signature » de cette nouvelle place qui a régulièrement généré des critiques pour son côté trop minéral depuis sa livraison. Ce que certains Clermontois ignoraient, c’est que la transformation de la place se déroule en fait, sur deux phases. La seconde va débuter au printemps prochain avec l’aménagement d’un giratoire au bas de la rue des Jacobins, la création d’un jardin arboré, l’implantation d’aires de jeux et la requalification du parvis de la Chapelle des Carmes. Le projet de transformations et les différents aménagements ont fait l’objet d’un dialogue avec les riverains et les commerçants avant la validation définitive. « Avec cette nouvelle transformation, et les nombreux chantiers de réaménagements annoncés ou en cours, on commence à comprendre comment la ville évolue et à quoi ressemblera le Clermont du futur. C’est un peu comme un puzzle dont on met les pièces les unes après les autres » explique Olivier Bianchi, maire de Clermont et président de la Métropole qui rappelle que le « temps urbain » est toujours très long et que la ville se transforme selon trois axes : La nature en ville, les mobilités et la « ville à hauteur d’enfants ».
Un giratoire à la hollandaise
La pièce maîtresse de la phase 2 est son « giratoire à la hollandaise » au bas de la rue des Jacobins, le premier de ce type sur la métropole. « C’est un giratoire un peu spécifique, un giratoire dit urbain, assez réduit en taille, mais qui donne la priorité d’abord aux piétons et ensuite aux cyclistes. Il n’y a pas de feu et on laisse une bonne visibilité pour que les vélos soient prioritaires sur les voitures et que les piétons soient prioritaires sur les vélos. » explique Catherine Combe, architecte et paysagiste de l’agence lyonnaise Plan B architectes. « Les voitures devront rouler très doucement sur ce rond-point. C’est un apprentissage à mettre en place. Dès lors que l’on ouvre aux vélos, il y a forcement des interfaces qui se créent. Dans d’autres villes, comme par exemple Lyon où le principe est plus développé, les interfaces ne se déroulent pas si mal que ça. Mais il arrive que, parfois, il y ait trop de vélos et cela génère des conflit avec les piétons, conflits qui sont un peu plus difficiles à gérer. Pour cela nous lancerons une phase de test avec les associations d’utilisateurs de vélo, pour valider les options prises sur ce rond-point ».
Le parking disparaît, les végétaux le remplacent
« Il fallait faire le pendant de la phase 1 qui était un peu institutionnelle. On est parti sur une végétalisation importante avec une ouverture des usages tournée vers les riverains. Il y aura des jeux pour enfants qui nous ont été fortement demandés et des espaces de repos avec des tables de pique-nique, une petite aire pour les animaux domestiques. Les arbres prennent la place du béton. (ndlr : 76 plantés à terme) On va aussi planter des prairies, de la pelouse, pas mal de massifs en travaillant sur la perméabilité des sols pour absorber les eaux pluviales » explique Catherine Combe. » Mais sur cette place il y a aussi le viaduc avec lequel il faut composer « L’ouvrage en lui même est assez intéressant car il a été relativement bien dessiné. Ce que l’on a décidé de faire, c’est de décaisser sous l’ouvrage lui même, qui est assez bas, pour créer des gradins en fer à cheval avec aménagement d’une zone dirigé vers la glisse pour les enfants… skates, trottinettes. Ce qui est intéressant c’est d’utiliser ce viaduc pour créer de l’ombrage, dans la continuité de la canopée créée avec les arbres et profiter de l’effet venturi qui favorise la ventilation » ajouter l’architecte. Le parvis de la Chapelle des Carmes, qui est également l’accès principal du cimetière, va lui aussi bénéficier du réaménagement et de la végétalisation. Finalement et malgré la présence de Michelin, la place de la voiture sur ce quartier rétrécit fortement. La suppression du parking de plus de 60 places a fait l’objet d’un dialogue avec les commerçants du quartier qui constatent que les voitures garées ne sont pas celles de leurs clients, mais plutôt des voitures dites « ventouse ». En réalité ils ont besoin de déposes minutes. Comme le rappelle Olivier Bianchi, pour éviter le phénomène des voitures qui ne bougent pas, il faudra que l’offre parking relais/transports en commun soit à la hauteur des besoins, c’est tout l’enjeu du projet InspiRe dont les travaux vont débuter au cours de l’année.
I
bonsoir
je ne comprends pas vraiment avec la suppression des feux place des Carmes ou des milliers de voitures passent chaque jour ?, il va y avoir des embouteillages. Quant aux vélos trottinettes Avenue d’Italie ils roulent en permanence sur les trottoirs!! je ne vois pas vraiment du positif dans ce projet.