Que reste-t-il aujourd’hui de la Brasserie de la gare routière ? A part quelques images diffuses dans la mémoire de ceux qui la fréquentaient et peut-être, ici et là, des photos qui commencent à jaunir … Pourtant , l’établissement fut, durant plusieurs décennies, un haut lieu de la convivialité clermontoise. S’y entrecroisaient les générations, les origines sociales, les habitants de la ville et les voyageurs dans l’attente d’un autobus pour ailleurs. Le lieu, à l’architecture art-déco, mêlait les amateurs d’apéritif, accoudés au long zinc, et les clients goûtant aux repas, servis par des garçons au tablier blanc et au tire-bouchon expérimenté. Il s’emplissait joyeusement le dimanche, à la sortie des « puces des Salins », à l’heure du kir ou du pastis. Et surtout faisait le plein les soirs de festival du court-métrage, dont il était devenu un espace emblématique et incontournable, comme le prolongement naturel des salles de projection. En réalité, la brasserie représentait l’un des fleurons de l’« art de vivre » clermontois.
L’ambiance bistrot
Que reste-t-il aujourd’hui de la brasserie de la gare routière ? Peut-être bien quelques tables, quelques chaises, récupérées par les équipes de La Comédie de Clermont qui les utilisa quelques années encore après la fermeture de l’établissement. Vendredi 17 juillet, ces objets, qui racontent une histoire, seront vendus aux enchères à l’Hôtel des ventes clermontois. « La Comédie de Clermont, qui est en plein déménagement, ne s’en sert plus. Elle nous a donc contactés pour organiser cette vente avec une double idée : celle de valoriser ce mobilier qui a fait partie intégrante d’un lieu emblématique ; et celle de réaliser une action caritative. La recette de la vente sera, en effet, redistribuée par La Comédie sous forme de billets solidaires » explique Alain Courtadon, commissaire clermontois qui officiera pour les besoins de l’événement.
Une quarantaine de pièces, au total, sera donc vendue en différents lots : des tables-bistrots typiques en bois et des chaises en bois courbé dans l’esprit des chaises Thonnet. Un mobilier des années 50 qui restitue assez bien l’ambiance propre à la brasserie. « Plus que la qualité des objets, c’est leur valeur historique ou sentimentale qui rend la vente singulière » explique Alain Courtadon. Afin de promouvoir l’événement, le photographe Denis Pourcher a mis en boîte quelques figures clermontoises qui, tous, furent des clients assidus de l’ancienne brasserie. Ils se sont prêtés au jeu avec plaisir et, peut-être, un brin de nostalgie.
Des Clermontois mais pas seulement
Cette opération spécifique interviendra en première partie d’une vente de mobiliers et d’objets d’art comme la salle clermontoise en organise plusieurs chaque année. « Celle qui prend place en juillet est toujours particulière. Elle attire, en effet, non seulement des locaux mais aussi des gens qui possèdent des résidences secondaires dans la région et viennent y séjourner durant l’été » souligne le commissaire- priseur. Le mobilier d’une propriété du Gâtinais et les éléments d’un garde-meuble parisien (les objets sont restés clos durant une quarantaine d’années) seront successivement proposés à la vente. Et comme toujours, en ces circonstances, le spectacle sera au rendez-vous dans la salle et sur l’estrade…
Vendredi 17 juillet à 14h15 à l’Hôtel des ventes, 19 rue des Salins. Vente publique, également à suivre sur www.interencheres.com/63002
Et comme souvent avec Denis Pourcher, aucune femme sur la photo. Pourtant, certaines étaient présentes lors de ce cliché…