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Cimetière des Carmes-Sculpture de Maurice Vaury / Photo Wikimédia
Cimetière des Carmes-Sculpture de Maurice Vaury / Photo Wikimédia
Patrimoine Week-End

Les cimetières ont aussi leur printemps

À Clermont, une visite guidé du Cimetière des Carmes est organisée ce dimanche mai dans le cadre du "Printemps des cimetières". Elle sera commentée par deux spécialistes du passé clermontois, Daniel Lamotte et Pascal Piéra, qui connaissent parfaitement l'histoire du lieu classé depuis quelques jours "Cimetière remarquable d'Europe".

Le principe même du Printemps des cimetières peut paraître incongru surtout quand la météo, au moment des Saints de Glace, ressemble à celle de Toussaint… Au diable les préjugés, ce weekend permet de partir à la découverte du patrimoine funéraire. Cette année, ce sont plus de 350 animations grand public qui sont proposées en France, en Belgique et au Luxembourg.
À Clermont, une visite guidé du Cimetière des Carmes est organisée ce dimanche 14 mai de 15h à 17h. Elle sera commentée par deux spécialistes du passé clermontois, Daniel Lamotte et Pascal Piéra, qui connaissent parfaitement l’histoire du lieu classé il y a quelques jours à peine « Cimetière remarquable d’Europe ». Cette distinction est tout à fait bienvenue dans le cadre de la candidature de Clermont et du Massif central au titre de Capitale Européenne de la Culture pour 2028.
Ce Printemps des cimetières nous a aussi donné l’opportunité de fouiller dans les archives de 7 Jours à Clermont et d’en extirper un bel article écrit par Marc François, publié pour les fêtes de Toussaint 2017.
Voici cet article In extenso  :

« Le cimetière des Carmes ou deux siècles d’histoire »

Le plus grand cimetière de Clermont est souvent qualifié de « Père Lachaise clermontois »

La nuit, les morts restent entre eux et nul ne sait vraiment ce qui se passe alors au détour des allées ou dans le dédale des tombes. Quand le matin revient, les portes du cimetière des Carmes rouvrent. Il est 8h30 à la belle saison, 9h en automne et en hiver…Les vivants  reprennent alors possession du lieu, un espace de 11 hectares à la croisée des chemins et des destins, entre l’ancienne cité de Clermont et celle de Montferrand, là où coule la Tiretaine.

Blatin prend ses quartiers

On le sait, le cimetière des Carmes est le plus vaste, le plus célèbre du territoire clermontois. Certains l’ont d’ailleurs qualifié de Père Lachaise local, tant il a  accueilli d’illustres dépouilles et de notables chagrins. Au fil des 108 allées, sur le marbre des monuments funéraires, on découvre ainsi des noms  qui ont profondément marqué l’histoire de la cité. Antoine Blatin, par exemple, qui a donné son nom à une rue du centre-ville. Il fut maire de Clermont entre 1822 et 1830 … C’est lui qui, alors adjoint au maire, fut à l’origine du cimetière des Carmes en 1816. Il décida, en effet, du rachat de l’enclos de l’abbaye des carmes déchaussés pour y implanter un cimetière, en remplacement d’autres lieux devenus vétustes.

Défunts locataires

Marcel Michelin est enterré aux Carmes à quelques centaines de mètres du stade qui porte son nom… Résistant durant la seconde guerre mondiale, il mourut au camp d’Ohrdrue. Auparavant, il avait géré la société d’exportation Michelin et créé l’ASM en 1922, décidant aussi d’implanter un stade Avenue de la République. Les jours de matches, on peut entendre depuis le cimetière les applaudissements et les encouragements de la foule « jaune et bleue ».

Architectes, artistes, hommes d’affaire, hommes politiques, ils sont ainsi des dizaines, résidants inertes du cimetière à avoir laissé leur empreinte sur l’histoire clermontoise… et parfois nationale, tel Agénor Bardoux, mort en 1897, qui fut tour à tour bâtonnier de l’ordre des avocats, maire de Clermont, député du Puy-de-Dôme, ministre de l’instruction publique, des cultes et des Beaux-Arts puis président du Conseil Général et sénateur. Père de Jacques Bardoux, lui-même brillant homme politique (enterré à Saint-Saturnin), il n’est autre que l’arrière-grand-père de  Valéry Giscard d’Estaing.

Le cimetière des Carmes fut agrandi à plusieurs reprises au fur et à mesure de son histoire.  La dernière extension remonte ainsi à 1908, annexant un terrain situé au nord de la Tiretaine L’ensemble comprend aujourd’hui environ 6000 concessions. Celles-ci ne sont plus, comme jadis, accordées de façon perpétuelle ou centenaire mais pour une durée de 15, 30 ou 50 ans. Elles demeurent toutefois renouvelables contre redevance. Les morts sont ainsi de simples locataires, soumis aux lois impitoyables de l’économie. Même dans les cimetières, l’éternité n’existe pas…

 

À propos de l'auteur

7 Jours à Clermont

La rédaction de 7 Jours à Clermont est composée de journalistes professionnels locaux. 7 Jours à Clermont, média web entièrement indépendant, a la volonté de mettre en exergue l’activité et les événements marquants des 7 jours à venir dans la métropole clermontoise.

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