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La police et la justice : P. Chopin, O. Bianchi, D. Puechmaille - Photo 7 Jours à Clermont
P. Chopin, O. Bianchi, D. Puechmaille - Photo 7 Jours à Clermont
Vie publique

Clermont : police municipale et forces de sécurité de l’État, main dans la main

Afin d’assurer la sécurité et la tranquillité publique, la Ville de Clermont et l’État ont signé, en juillet 2021, un Contrat de Sécurité Intégré qui vient compléter la stratégie de la ville en matière de prévention et de lutte contre la délinquance. Cette collaboration police-justice fait l’objet d’une convention qui vient d’être renouvelée pour les 3 années à venir. Elle fluidifie les rapports entre les trois institutions, polices nationale et municipale et justice comme l’explique Philippe Chopin, préfet du Puy-de-Dôme.

7 Jours à Clermont : Cette convention est-elle un bon outil de collaboration ?
Philippe Chopin : Il faut qu’il y ait un accord entre les femmes et les hommes… c’est très important. Je mets l’humain au cœur de tout ce que je fais. Nous nous entendons bien avec Dominique Puechmaille, procureure de la république et Olivier Bianchi, maire de Clermont. Les institutions ont aussi le devoir de s’entendre. Cette convention ne règle pas les rapports entre nous trois, mais elle règle les rapports entre une mairie, un procureur de la République et les services de l’État. Cela est très important parce que cela dépassera les individus qui ont vocation à partir et à changer de poste.

7Jàc : Quel bilan tirez-vous de cette mise en commun des actions ?
P. C : Le bilan que je tire de ce que nous avons mis en place, c’est que les choses seraient encore plus difficiles si cette collaboration n’existait pas… si nous n’avions pas les image de la vidéo de la ville, si nous n’avions pas de patrouilles communes, si nous n’avions pas cette visibilité place de Jaude où l’on voit beaucoup plus régulièrement des policiers qu’ils soient municipaux ou nationaux que lorsque je suis arrivé il y a trois ans. Voir les policiers cela rassure les gens et cela fait diminuer la délinquance, pour autant ce serait mentir de dire que tout va bien… donc il faut accentuer les efforts et la convention nous permet de poursuivre le travail.

7JàC : Vous évoquez la place de Jaude, mais la situation est plus tendue dans les quartiers nord, notamment en ce moment la Gauthière où des tirs d’armes à feu ont été récemment entendus.
P.C : Il y a tout le travail de la police judiciaire qui mène des enquêtes sur ces faits et dont nous ne pouvons pas parler. En revanche nous avons eu plusieurs sortes de réponses avec une présence accrue sur le terrain, des policiers départementaux et des renforts de CRS qui sont venus à plusieurs reprises, qui reviendront, qui patrouillent dans les rues, qui font des contrôles, qui font des interpellations. Leur rôle est de rassurer les populations par rapport à la situation due, on le sait, au trafic de stupéfiants. La présence policière et les enquêtes dérangent car, comme par hasard, lorsque les CRS sont sur le terrain, la nuit, il ne se passe rien. La difficulté c’est que l’on ne peut pas avoir de CRS en permanence. Ils reviendront prochainement pour une opération de sécurisation. Donc voilà notre réponse : travail de fond avec la PJ, enquête judiciaire sous l’autorité de madame la procureure, présence accrue sur le terrain.

7JàC : Avez-vous suffisamment de moyens pour mener à bien ces actions ?
P.C : Le ministère nous a doté de moyens humains supplémentaires, dans le cadre du Contrat de Sécurité Intégré en 2021. On a du monde, mais ce qui change cette année, c’est que le ministre nous a demandé d’orienter les opérations vers la voie publique. Donc, on voit plus les policiers et ils sont à hauteur d’individus… parce que voir une voiture de police cela rassure, mais voir des policiers à pied ou à vélo cela rassure encore plus.

7JàC : Lutter contre le trafic de stupéfiants n’est-ce pas un combat perdu d’avance ?
P.C : Ce qui est gênant en matière de stupéfiants, c’est que cela génère tellement d’argent que, même quand on arrive à mettre des responsables en prison, là où il doivent aller, malheureusement le marché continue car il y a des consommateurs. Avec le maire de Clermont et la procureure, on dit qu’il faut aussi viser les consommateurs. C’est aussi ce que nous demande le ministre de l’intérieur avec les fameuses amendes forfaitaires pour essayer de dissuader les consommateurs.

7JàC : Le problème de la drogue ne dépasse-t-il pas le domaine police-justice ? 
P.C : Je pense que ce n’est plus un problèmes de moyens, c’est un problème de société. Ce n’est pas la justice qui va régler entièrement le problème, ce n’est pas la police non plus. Chacun doit s’interroger : comment j’élève mes enfants ? quel exemple je leur donne ? Il y a des consommateurs qui sont des adultes responsables et qui sont des consommateurs. Ce sont ces personnes qu’il faut viser et l’amende forfaitaire est faite pour ça. »

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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