Les maires ne sont pas les seuls à monter au front sur le terrain des commerces considérés comme « non essentiels » par le gouvernement. Le très puissant Medef a ainsi annoncé, par la voix de sa vice-présidente et porte-parole, Dominique Carlac’h qu’il « allait faire des propositions au gouvernement, dans les quinze jours qui viennent, dans le but de combiner la poursuite de l’activité économique avec la pandémie. » La position de l’organisation patronale rejoint ainsi celle des chambres françaises de commerce et de l’une des principales fédérations de commerçants qui ont demandé, samedi, aux autorités d’accepter l’ouverture sur rendez-vous de tous les petits commerces.
La réponse de Jean Castex
« Il y a vraiment un sentiment d’injustice. On fait le lit d’Amazon et ça tue le petit commerce » a estimé Dominique Carlac’h au micro de France Inter. « Faire ses cadeaux de Noël sur Amazon, ça n’est pas très citoyen et c’est la clé de pertes d’emplois sur le sol français. » Le Medef craint que ce deuxième confinement, succédant à l’épisode du printemps, ne porte le coup de grâce à de nombreux commerces comme les librairies, les magasins de jouets ou de vêtements. « Les chefs d’entreprises sont en colère au sujet de l’injustice et de la discrimination que le gouvernement a mis en place entre les grandes structures et les petits commerces. Les supermarchés peuvent tout vendre s’il y a de l’alimentation... » a pour sa part déploré Emmanuel Lelièvre, président du Medef du Lot. Tentant de désamorcer le mécontentement, le Premier Ministre, Jean Castex, a annoncé, hier soir, la fermeture, dès mardi, des rayons « non essentiels » dans les super-marchés, tout en promettant un crédit de 20 milliards d’euros supplémentaires destiné au petit commerce. Reste maintenant à savoir si son intervention suffira à étouffer la mobilisation des élus de terrain et des milieux économiques.
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