Accueil » Patrimoine » Panoramique des Dôme : 10 ans et toutes ses dents
Panoramique des Dômes / Photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont
Patrimoine Vie publique

Panoramique des Dôme : 10 ans et toutes ses dents

Jusqu'au 25 avril, l'exposition "Un train peut en cacher un autre" retraçant l'histoire des deux générations du train du puy de Dôme est installée dans le hall du Conseil départemental, l'occasion de revenir sur 115 ans d'histoire et même un peu plus tout en célébrant les 10 ans du Panoramique.

Depuis le temps des âges, les pentes du puy de Dôme connaissent de l’activité et pas seulement pastorale. Telle une vigie, le sommet a attiré les Dieux, en particulier Mercure, les scientifiques pour observer la météo, les militaires parce qu’il en faut, les techniciens de la TV intéressés par les points hauts pour les antennes et puis les touristes avides de panoramas et de grand air. Jusqu’au XIXe, ces derniers montaient en calèche au col de Ceyssat puis terminaient l’ascension pédibus ou à dos de mules, sur le très escarpé Sentier des muletiers. Heureusement l’arrivée de la technologie allait leur apporter tout le confort moderne : un train pour atteindre le sommet était annoncé.

Au départ de la place Lamartine

Le train à La Baraque / photo X
Le train à La Baraque / photo X

L’ingénieur Jean Claret, l’homme qui avait installé le premier tramway à Clermont en 1890, trouve la solution pour faire monter un train à vapeur jusqu’au sommet au départ de la place Lamartine, en retenant le système de Jules Étienne Hanscotte. Ce mystérieux système à roues horizontales et rail central, permet au train de grimper une pente à 13%. On découvrira d’ailleurs ses entrailles un jour d’accident, la machine couchée sur le côté. Après des travaux colossaux et pas vraiment écologiques, le train, inauguré en 1907, doit rapidement cesser son activité car les locomotives sont réquisitionnées et partent au front, durant la première guerre, habillées d’un beau blindage. Elles ne reviendront qu’en 1923 pour reprendre du service. Mais l’affaire n’est pas rentable : 1h45 pour monter assez peu de passagers et encore uniquement à la belle saison… les chaudières refroidissent définitivement en 1925, alors que la voiture particulière se développe.

Les années bagnole

En 1927, les rails laissent leur place à une route automobile sur le même tracé élargi, de 4,5 km et 12% de pente. La route qui est privée, est fermée l’hiver et il faut se délester de quelques francs au péage avant d’attaquer l’ascension. Les premiers véhicules y circulent dès 1927, le succès est immédiat. Plus de 25 000 voitures l’empruntent annuellement au milieu des années 50, près de 120 000 en 1990. Le département, propriétaire, décide alors de prendre une décision radicale pour protéger le puy déjà bien marqué par le premier train et dont le sommet devient un énorme parking avec tout ce que cela peut engendrer. La circulation automobile n’est plus autorisée et les touristes doivent prendre des bus. En 2010, la route est définitivement fermée au public et en attendant un nouveau train à crémaillère.

Un panorama à 360°

Panoramique des Dômes / photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont

En 2007 la département valide l’idée d’un nouveau train et en confie la réalisation et l’exploitation au duo SNC-Lavalin, un groupe Canadien et à CDC Infrastructures, des spécialistes de ce genre de dossier. Quelques semaines après sa mise en service, le Panoramique des Dômes déraille, en octobre 2012, au croisement du Sentier des muletiers, heureusement sans faire de blessé. Quelques dégâts techniques sont cependant constatés. L’enquête révèlera que le chauffeur insuffisamment formé, n’a pas respecté la consigne du feu rouge à mi-parcours. Depuis, tout en rentré dans l’ordre et les touristes n’en finissent plus d’apprécier les paysages lors de la montée de 15 minutes qui présente un panorama à 360°. En 10 ans d’exploitation, plus de trois millions de voyageurs ont atteint le sommet grâce à ce train écolo qui protège le puy des problèmes générés par le tourisme de masse et se montre économe en énergie, puisque la rame montante utilise de l’électricité produite par la rame descendante. Pour 2022, TC Dôme, l’exploitant, espère une année sans restriction Covid et ambitionne une fréquentation de 400 000 voyageurs.

Un train peut en cacher un autre


Un train peut en cacher un autre est le nom d’une grande exposition présentée à l’occasion des 10 ans du Panoramique de Dômes. Elle retrace toute l’histoire des deux trains avec de nombreuses illustrations d’époques, un film documentaire et de précieux objets qui étaient en service sur le premier train.

Un train peut en cacher un autre :
– jusqu’au 25 avril 2022, Hall René Cassin, Conseil départemental, Clermont
– du 26 mai au 31 décembre 2022, Maison de site du panoramique des Dômes

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé