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NATAC / Illustration Michelin
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Innovation

Projet NATAC : retour vers le futur avec Michelin

Si l'on retient que Michelin a toujours été un leader mondial du pneu, on occulte trop souvent le fait que cette entreprise est pionnière de la science des matériaux depuis plus de 130 ans. Nouvel exemple avec le projet NATAC, Navette Aérienne de Transport Automatisé de Containers.

L'Essentiel

Michelin, reconnu comme un leader mondial du pneu, s'engage dans des projets innovants comme le NATAC, en collaboration avec la société Voliris, pour développer un transport aérien automatisé de containers.

Cette navette, qui combine les caractéristiques des dirigeables et des drones, dispose d'une enveloppe unique de 25.000 m3 capable de transporter jusqu'à 30 tonnes de fret, tout en étant conçue pour fonctionner de manière décarbonée avec de l'hydrogène.

Voliris a déjà réalisé un prototype à l'échelle 1/7e, et les deux entreprises ambitionnent de tester un démonstrateur à l'échelle réelle d'ici 2028, visant à offrir une solution de transport adaptée aux zones peu équipées.

L’histoire des dirigeables, ou ballons dirigeables, est bien plus ancienne que celle des avions. En fait, ils apparaissent dès le début du XVIIIe siècle. Si l’idée d’un gaz porteur destiné à assurer la sustentation apparaît comme une évidence dès les premiers projets, les ingénieurs de l’époque peinent à trouver la bonne solution pour la manœuvrabilité tridimensionnelle. Ils tâtonnent aussi sur les motorisations et tentent à peu près tout, de la machine à vapeur, au moteur électrique, en passant par de grandes roues à aubes actionnées par des chevaux (une idée du physicien français Edmond-Charles Genêts en 1825). Il faut attendre le XXe siècle pour voir voler régulièrement des ballons qui ont pris la forme de gigantesques cigares. La catastrophe du Hindenburg en 1937 sonne la fin l’âge d’or des grands dirigeables, de toutes façons concurrencés par l’aviation moderne. Mais les dirigeables n’ont, pour autant, pas totalement disparu du ciel et la technologie permet de les rendre très fiables et plus performants, tout ouvrant de nouvelles perspectives à l’heure de la transition écologique.

Le savoir-faire Michelin, indispensable pour le projet NATAC

L’entreprise Michelin qui, depuis sa création, ne cesse de prouver sa capacité à innover, y compris dans des domaines autres que celui du pneu, se retrouve aujourd’hui, via sa filiale Michelin Inflatable Solutions, à collaborer avec Voliris, société basée à côté de Moulins, spécialisée dans la R&D et l’innovation autour du dirigeable. Les deux entreprises vont collaborer pour développer la NATAC, la Navette Aérienne de Transport Automatisé de Containers, sorte de mix grand format entre le dirigeable, la montgolfière et le drône.
Michelin qui a développé des méthodes industrielles innovantes d’assemblage de textiles techniques, va permettre la réalisation d’une aile-enveloppe l’éléments les plus innovant de cette navette. Soumise à des contraintes techniques importantes, l’enveloppe d’un volume unique de 25.000 m3, est segmentée en 5 lobes. Livrable en 10 containers standards de 40 pieds, elle arrive pliée sur le lieu d’utilisation avant d’être assemblée et gonflée. Sa géométrie est variable grâce à un système de poulies faisant varier son volume et en ajustant sa forme aérodynamique à différentes altitudes.
Le ballon qui doit rester étanche à l’hélium et, à terme à l’hydrogène, offre suffisamment de portance avec ses 8 000 m2 de surface pour faire « voler » une charge jusqu’à 30 tonnes, soit l’équivalent d’un containers maritimes chargés. 

Un transport totalement décarboné

L’objectif de la NATAC est d’assurer le transport du fret sans émission de CO2 dans des zones sous-équipées en infrastructures mais accessibles grâce à une aile volante adaptée. Constituant finalement la solution hybride entre un dirigeable classique et avion-cargo, ce projet d’aéronef plus lourd que l’air, n’a pas besoin de piste en dur pour décoller, ce qui évite l’artificialisation des sols et ne nécessite pas de lest au moment de déposer sa charge.
Pour se déplacer sans émettre de CO2, la NATAC est conçue pour être 100% compatible à l’hydrogène, qui doit servir, en fin de développement, de carburant et de gaz porteur. Son dispositif de pilotage automatique permet, enfin, d’atteindre des zones difficiles d’accès ou dépourvues d’infrastructures lourdes, sans faire courir le moindre risque à un équipage.
À ce jour, Voliris a fait voler avec succès un prototype à l’échelle 1/7e, et les deux entreprises auvergnates comptent faire de même avec un démonstrateur à l’échelle 1 d’ici 2028.

NATAC /  Illustrations Michelin
Illustrations Michelin

lire aussi notre article : Du pneu légendaire à l’aile révolutionnaire, Michelin sur la voie du «Tout durable»

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À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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